n° 209 Hiver 1999

 

L'Edito par Lucien AURARD
 

Nous entrons dans le Jubilé de l'an 2000. Et notre numéro de l'Estello lui donne une bonne place.

2000 ans ! C'est beaucoup comparé à l'échelle de notre propre vie. C'est peu si nous nous plaçons à l'échelle de l'histoire de la terre et à celle de l'histoire de l'homme. C'est étonnant aussi : si nous comptons 25 ans par génération, ça ne fait que 80 générations et pourtant les plus savants généalogistes sont incapables de remonter si haut.

Nous allons célébrer l'an 2000 ! Ce ne sera pas pareil pour tous. Pour les uns, c'est le déclin de leur vie et ils entameront à peine ce nouveau siècle. Pour d'autres, c'est le début de leur existence. Le 21ème siècle sera leur siècle. Pour chacun de nous, que nous soyons jeunes encore ou plus avancés en âge, l'an 2000 est un passage et c'est pourquoi l'Eglise nous invite à fêter, tout au long de cette année, le Jubilé de l'an 2000. C'est important car nous savons bien, même s'il y a quelque approximation de calendrier, qu'il s'agit des 2000 ans après Jésus-Christ et que nous ne sommes pas des spectateurs qui regardons passer le temps, mais des acteurs de l'humanité qui engageons notre liberté et notre responsabilité dans le temps.

 

 

 

 

Je ne sais s'il faut faire référence à André Malraux qui a dit que le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas, mais je sais que ce siècle attend, non pas des sceptiques qui pèseront seulement le bien et le mal, le pour et le contre, mais des porteurs d'espérance. Nous sommes à quelques jours des fêtes de Noël. Nous allons fêter la venue du Christ au coeur de l'histoire des hommes. Noël, pour moi, c'est demeurer et devenir toujours plus un espérant , quelqu'un qui connaît le mal et la difficulté mais qui accueille et fait confiance au Christ qui de la mort a tiré la vie. Ce n'est pas un acte fou puisque beaucoup l'ont fait avant moi et je peux regarder tout ce qu'ils ont apporté au monde. C'est un acte de liberté qui me rend, avec mes frères et soeurs chrétiens, en ces temps, curieux, humble, vivant, heureux.

Nous entrons dans le Jubilé de l'an 2000 ! C'est, pour nous chrétiens, notre façon d'accueillir dans l'action de grâce ce siècle qui vient. Nous connaissons notre histoire. Nous pouvons y lire bien sûr des pages sombres mais bien plus sont lumineuses et nous renvoient aux témoignages de ces chrétiens illustres ou humbles et inconnus qui nous ont donné la foi. Nous devons continuer. Notre histoire est déjà celle d'un monde où se rencontrent et se mélangent tant d'hommes et de femmes si divers de cultures, de traditions, de religions. La biologie fait de tels progrès que nous sommes interpellés au plus profond de notre conscience. L'informatique offre des possibilités encore insoupçonnées d'échange et de communication. Tout cela peut tourner à l'éclatement ou à la fraternité. Chacun est bien petit devant de telles complexités. Et pourtant rien ne nous empêche d'être acteurs de ce monde qui naît.

 

Un article : Petit règlement à l'usage des participants au grand Jubilé de l'an 2000 par Hervé d'ANSELME

 

I

 

III

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Pour participer

une seule condition est vraiment nécessaire : le vouloir !

un seul objectif est visé : la joie (de tous et pour tous) !

N.B : les chrétiens sont automatiquement inscrits

Points incontournables

liturgie, pénitence et remise de la dette (charité)

slogan : Ouvrez votre porte au Christ.

chant : Christ hier, Christ aujourd'hui.

lieux : En tout lieu où vous vous trouvez, mais aussi, selon la tradition à Rome et à Jérusalem

 

II

 

IV

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Avant la rencontre

cette pratique n'étant pas une invention des temps modernes, il est recommandé à chacun d'aller voir ce qu'en dit l'histoire (Deutéronome 15,1-6 ; Exode 23, 10-11 ; Lévitique 25,8-54)

de même, Jésus ayant donné une toute nouvelle dimension à ces journées, chaque participant est invité à regarder de plus près la pratique et les consignes qu'il a pu nous laisser (Luc 4, 16-19 ; Matthieu 11, 4-5 ; Luc 7, 22).

en 94, avec "Tertio Millenio Adveniente" (lettre apostolique de Jean-Paul II), le coup d'envoi est donné. Dès 97 des épreuves préliminaires ont permis aux participants d'approfondir leur connaissance de la personne du Fils, 98 fut plus orientée sur l'Esprit alors que 99 nous a tournée vers le Père.

N.B : malgré tout, même si vous venez de vous mettre en route, rien n'est perdu puisque comme le dit un règlement ancien, les premiers seront les derniers !

 

Quelques dates importantes

24 et/ou 25 décembre 1999 : Pour chacun, dans sa paroisse, OUVERTURE DU JUBILE

31 décembre 1999 - 1° janvier 2000 : chacun à sa façon, nuit du passage...

Dimanche 2 janvier 2000 : fête de l'EPIPHANIE ou l'entrée paroissiale en l'an 2000

Samedi 25 mars : à l'occasion de l'Annonciation, vivons dans les sanctuaires mariaux du diocèse

Dimanche 2 avril : le matin en paroisse CELEBRATION DE LA PENITENCE ; repas partagé ; MARCHE "PELERINAGE" vers N.D. des Doms et avec le doyenné et notre évêque, à 16 h 00, MESSE D'ACTION DE GRACE

Vendredi Saint 21 avril : en paroisse, CELEBRATION DU CHEMIN DE CROIX

Du Mardi 2 mai au Dimanche 7 mai : Pèlerinage régional à Rome

Dimanche 11 juin : à l'occasion de la FETE DE PENTECÔTE, confirmation des adultes à la Cathédrale

(17 et) 18 Juin au Parc des Expositions : Pour TOUS, RASSEMBLEMENT DIOCESAIN

Du 15 au 20 Août : XV° Journées Mondiales de la Jeunesse à Rome

Du Jeudi 12 au Mardi 17 octobre : Pèlerinage régional à Rome

En Novembre : Pèlerinage diocésain en Terre Sainte

Jeudi 6 Janvier 2001 : CLÔTURE DU JUBILE

V

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Pour plus de précisions

n'hésitez pas à demander des renseignements à Jean Philibert (responsable diocésain) 04.90.86.31.61 ou à Hervé d'Anselme (paroisse) 04.90.16.73.73. Vous trouverez également de nombreux détails dans le livret "Comprendre et Vivre le Jubilé". Ce livret est à votre disposition, au centre paroissial, pour la somme de 5 francs.

Alors, à vos marques, prêt... Jubilé !

 

En parcourant nos quartiers et nos rues par Michel Hayez

La Courtine

Après le préambule médiéval d'Anne-Marie Hayez, je tenterai d'illustrer les noms des rues de' nos quartiers paroissiaux avec plus ou moins de détails selon la documentation accessible et en recourant, à l'occasion, à l'ouvrage de Robert Bailly. "Avignon hors les murs" paru en 1967

"Loin des yeux, près du, coeur... " j e commencerai par le quartier de Courtine.

I

II

Atteignant les limites de la commune d'Avignon sur la rive droite de la Durance et de son confluent avec le Rhône - et même du département de Vaucluse, puisque le franchissement de la Durance nous amène dans les Bouches-du-Rhône - le quartier de Courtine ne fut rattaché à la paroisse St Ruf qu'en 1925, comme nous le rappelait Margot GEPT ("LEstello " automne 1994). Quasi insulaire, il faisait auparavant partie de la paroisse St Agricol comme la Barthelasse et quelques îles du Rhône, depuis longtemps réunies.

Le vaste quartier, essentiellement rural, se trouvant au sud-ouest de l'important réseau ferroviaire (embranchement traversant le Rhône en direction de Nimes et aujourd'hui le viaduc du TGV) a vu la création d'une base nautique puis d'une zone industrielle, mais nombre de voies rappelle sa vocation primitive.

- L'impasse des Crillonnes, prolongeant la route du Confluent (ainsi dénommée par le Conseil Municipal du 27/06/1976, puis sa continuation jusqu'au pont de Gigognan par le C.M. du 22/11/1976) perpétue le souvenir d'une ferme qui put appartenir à la famille des Ducs de Crillon;

- Entre la zone portuaire de la Compagnie Nationale du Rhône et cette route du Confluent, le Docteur Thiébaux, résistant évadé, laisse son nom à une rue (février 1990), de même qu'une autre résistante marseillaise, Berthie Albrecht ;

- Toujours dans ce vaste secteur de Courtine Ouest, l'allée des bouleaux fait appel à la nature, tandis que la rue Claude-André Paquelin vient du nom d'un médecin (l 836-1905) (C.M. 18/01/1988) ;

- La rue du Mourelet, désignant une variété d'olivier, mais nom qui, pour la Municipalité d'alors pouvait évoquer le nom ancien du quartier du MourreFrais (C.M. du 0 1/07/1987) ;

- Non loin de là, la rue du 12° régiment des zouaves (encore énigmatique pour moi). Ces derniers associés, peut-être, aux troubles graves de Nouvelle Calédonie représentés ici par la rue des quatre gendarmes d'Ouvéa (Edmond Dujardin, Daniel Leroy, Georges Soulier, Jean Zawadsky) et la rue JeanMarie Tjibaou (C.M. du 09/11/1992) ;

- Toujours en Courtine ouest, la rue Claudio Arrau (C.M. du 09/11/1992) joignit les rues Pierre Paraf (homme de lettres et de télévision né en 1893) et Michel Cazaud et l'on baptise en même temps la rue "doù Rigau" (rougegorge);

- En gagnant le sud, le clos des Carrillonnes, vers le chemin des Anciens vergers qui longe la Durance et

l'impasse Villeverte (C.M. du 24/031986), l'on dépasse le chemin de la Gaffe des Paoux ;

- Les rues du Petit mas, du grand et petit Gigognan, tirent leur nom des exploitations qui y étaient florissantes, un nom qu'elles portent depuis le C.M. du 26/03/1979, comme le chemin de Ramatuel (son voisin, l'ancien chemin du bac de Ramatuel, dont Robert Bailly relevait la mention en 1862, en pleine cité des musiciens, en est séparé par la rocade) ;

- Dans cette même zone industrielle de Courtine, la rue Gallias (C.M. du 18/05/1981) peut évoquer le Clos des Galans connu au moins dès le XlVe siècle.

A cette époque, le bâtonnier Gabriel BOUT, adjoint aux affaires culturelles de la Municipalité, fut le parrain de très nombreuses voies, notamment de celles que l'urbanisation rapide de ces quartiers faisait apparaître. Il déclarait dans la séance du 30 décembre 1974, qu'en quinze ans la municipalité avait attribué ou rétabli, environ 500 dénominations ! Il rappelait, aussi, qu'il y avait 115 petites impasses dans la banlieue, sans doute plus ou moins pourvues de noms (C.M. du 27/06/1975).

- A la séance du 26 mars 1979, furent baptisées les rues du Clos St-Nicolas, de l'Aulanière, SteGeneviève, dont une portion reçut plus tard le nom de St-Gens (C.M. du 09/11/1992), saint comtadin vénéré lors du pèlerinage de Monteux au Beaucet ;

- Près du château de Courtine, le chemin des Vanniers (C.M. du 13/10/1975), la route des Rémouleurs (C.M. du 22/11/1976) témoignent des métiers auxquels s'adonne couramment la population gitane pour laquelle la municipalité créait La Cité du Soleil et dénommait allée des Saintes-Maries de la Mer (C.M. du 02/02/1977) le raccord avec la rue Raoul Follereau (C.M. du 18/05/1981), l'apôtre de la lutte contre la lèpre (1903-1977) ;

- En prolongement de celle-ci, part vers l'ouest l'avenue Gui de Chauliac (C.M. du 21/09/1987), médecin de plusieurs de nos Papes et auteur d'une "Grande Chirurgie" (vers 1300-1368).

Mais avec ces trois dernières voies et le Centre Hospitalier Henri-Duffaut, qu'elles desservent, nous ne sommes plus dans le quartier de Courtine... Notre prochaine promenade sera pour la cité des musiciens ou plutôt les cités des musiciens car ces voies mélodieuses sont réparties entre les paroisses St Joseph et St Ruf et surtout séparées par la Rocade.

à suivre...

 

 

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