n° 229 Hiver 2004 |
6/11/2004 : une assemblée générale mémorable, des
enchères du tonnerre, un banquet fort festif Trinitaires de choc, prévenantes et affairées (l'événement se passait à l'Institution Champfleury), équipe Apoc très ad hoc, adhérents motivés, sympathisants dévoués, élus amusés (Alain Dufaut, sénateur de Vaucluse et Conseiller général, Michel Bissière maire du quartier ouest, Philippe Marcucci maire des quartiers sud venu en ami enchérir), généreux donateurs (ah les superbes gâteaux de la Pâtisserie de Guy et Mimi Djochgoumian ! ah les succulentes bananes de Bruno Laugier, de la maison Dole) et mécènes distingués (ah les belles plantes, que celles prêtées par la Maison Jean Ferrari, ah ce nectar divin de la cave coopérative de Cairanne !) journalistes et photographes sur pied de guerre (Anne-Marie Aubanel pour Radio Lumières, Sophie Racle pour France Bleu Vaucluse, Mireille Picard pour le Dauphiné/Vaucluse Matin, Melle Pratelli et Cyril Hiély pour La Provence -et quelques jours avant Carina Istre et Valérie Suau-, Mireille Bardoc pour l'Apoc, parce que ça rime... non, parce qu'elle prend des photos superbes)... C'est grâce à eux tous que cette journée restera dans les annales de Saint-Ruf ! Peu de signatures manquent à l'appel du Livre d'Or, c'était difficile d'échapper au cerbère qui gardait la porte ! Même les absents étaient là : superbes panneaux des photos saisies sur le vif par Chantal Christin lors des " Dimanches de Saint-Ruf " et mises en bulles par de facétieux scripteurs sur une idée de la jeune Laure Leone, banderole enthousiaste de Bernard Tillet : AVEC VOUS, NOUS Y ARRIVERONS, le slogan plein d'espérance de l'Apoc... Quant aux enchères, ah mesdames et messieurs, il fallait y être pour le croire : quelle joyeuse précipitation pour apporter sa contribution. Un beau score, pour une première fois : 1 062 euros récoltés en une heure, qui dit mieux ? Les gagnants : 1er panier garni Christine Bonet ; 2e panier garni Marie-Yolande Pitras ; 2 places d'opérette au Théâtre d'Avignon (Chantons sous la pluie) Louis Laugier qui les a ensuite généreusement remises aux enchères car il a gagné un autre lot, 2 places d'opéra (Madame Butterfly) toujours à Avignon Mireille Bosq, 2 places pour les Chorégies d'Orange Denise Mayencourt, 1 appareil photo numérique, Louis Laugier et le " gros lot ", un tableau du peintre Francis Cera Bernard Gagon. Si vous voulez garder mémoire, tout en contribuant... 21 novembre 2004 : un Dimanche de Saint-Ruf sous le signe de la grâce 2 décembre 2004 : un conseil d'administration en bonne et due forme pour
l'Apoc |
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Un 2ème article : Un havre de paix : le monastère bénédictin de Sainte-Lioba à Simiane-Collongue (13) par Anne Camboulives |
La rentrée avec son cortège d'obligations et de bonnes
résolutions est déjà loin, comme d'ailleurs le bénéfice des vacances -quand il y en a
eu, certains ne peuvent pas partir. Donc outre la fatigue, les sollicitations sociales,
professionnelles, familiales, domestiques (stop !) ont vite raison de notre enthousiasme
même, et peut-être surtout en cette riche période de Noël. On ne peut pas se laisser
abîmer comme cela n'est-ce pas ? C'est pourquoi certains partent régulièrement : ils se
retirent momentanément de leur quotidien, et pour rien au monde ne renonceraient à ce
temps de recueillement, dans un monastère par exemple. Ces lieux saints ont la cote
d'ailleurs, même dans un milieu qui n'est pas particulièrement pratiquant. Sans doute y
a-t-il une bonne raison à cela ? Mais où aller, de préférence près de chez soi ?
Notre cher Hervé d'Anselme un jour nous a parlé d'une abbaye de Bénédictins et
Bénédictines, discrètement nichée dans la campagne marseillaise. Nous sommes allés
voir... Comme une récompense, un encouragement, le soleil tout à coup a percé, illuminant d'une sublime clarté la chapelle sobre et belle -pas ancienne, pas romane, mais de proportions harmonieuses. Tout de suite opère ce petit miracle du ton juste. Les roseaux en se balançant sous la brise vous saluent, les arbustes froncent les yeux en dodelinant de la branche, c'est gai. Apaisement devant ces gestes lents et sobres de l'officiant, objets d'une grande et belle simplicité artisanales. Psaumes doucement accompagnés d'une aérienne cithare -une vraie, pas un enregistrement ! Les Bénédictins rayonnent dans leurs belles robes blanches au capuchon pointu. Les moines sont d'immenses gaillards et les moniales des femmes au maintien altier, dans leur simplicité sans artifice. Frères et Surs -ils ont chacun leur monastère et se retrouvent pour prier ensemble- sont tous des artistes : tissage, poterie, sculpture, peinture... En face de " l'hôtellerie ", qui accueille pour une somme modique toute personne qui éprouve le besoin de se recueillir quelque temps (pas plus de dix jours), se trouve une boutique lumineuse où l'on peut acquérir le fruit de leur travail : vêtements liturgiques tissés à la main, tentures en batik, peintures, céramiques, objets divers -de culte ou plus quotidiens- poteries modestes et pleines d'Esprit, cartes postales réalisées d'après leurs travaux... Alentour tout est invitation à la promenade : la terre humide, l'odeur des arbres, l'absence de déchets ou de mégots dans ces bois sereins... ce cadeau de paix, de silence et de beauté va bien au-delà de toute attente : dans les cellules, petites chambres de nonne simples où il ne manque rien, on peut à loisir se recueillir, lire ou prier, à moins que l'on préfère se rendre dans le petit oratoire, tout de sobriété lui aussi. A table où les mots sont voués au silence, on se restaure en musique : chants yiddish, d'Europe de l'Est ou du Nord... Hildegarde Michaëlis a entretenu une abondante correspondance, dont des extraits sont
à disposition. Feuilletons quelques pages... Le 11 février 1951 : " J'aimerais bien
vous faire comprendre à toutes deux que l'amour saisit tout, comprend tout, n'attend rien
des autres et que tout ce qui ne va pas vient de nous-même (...) " Le 15 mars de la
même année : " Il ne suffit pas que l'homme désire, il doit aussi encore pouvoir
réellement poser l'acte de sa propre volonté. Poser un acte demande un grand amour, une
grande confiance et de même une grande humilité (...) ". Le 8 juillet : "
Père, rends-la forte, qu'elle désire pour Toi tout supporter, pour pouvoir porter aussi
avec ton Fils d'être abandonnée de tous et de tout, qu'elle soit prête à aller le
chemin de la croix pour parvenir ainsi à l'exaltation et à la joie éternelle (...)
". Le 28 novembre : " Salue tout de ma part, le pays et les mers et les étangs
et Hambourg et tout ce que mes jeunes années ont cherché, souffert et aimé (...) Et
maintenant c'est si bon : je me sais dans la main éternelle, si je ne me retire pas
moi-même de la prévenance de cette bonne main (...) ". Coordonnées : Abbaye sainte Lioba 13109 Simiane Collongue. Tél : 04 42 22 60 60. Fax
: 04 42 22 79 50. Courriel : benedictins@lioba.com - Depuis peu on peut rendre visite à
leur site Internet : www.lioba.com. |
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Une sensibilité à fleur de peau, des convictions fortes,
tel m'est apparu Francis CERA, dans le
capharnaüm de son atelier. Il faut dire, que lorsque je l'ai rencontré, il préparait
son déménagement. C'est à Belle-Île en Mer qu'il a choisi de vivre dorénavant. Une décision que des circonstances de la vie l'ont poussé à prendre. C'est un nouveau départ, en relation directe avec la peinture, qu'il envisage avec sérénité et qui lui permettra, dit-il, de " construire l'autre côté du pont ". On est surpris, en regardant ses travaux, de voir le chemin parcouru. En effet, pour Francis CERA, la peinture est le fruit d'un long cheminement intérieur. D'une période sombre qui traduit une enfance douloureuse (qu'il a mis 40 ans à sublimer) il nous propose aujourd'hui une vision colorée et lumineuse de son monde intérieur. C'est dans le Seigneur qu'il puise son inspiration " C'est Lui qui m'a tout donné, c'est Lui qui me guide ". C'est encore le Dieu Créateur qui lui inspire ces grandes toiles où le cosmos nous apparaît dans un flamboiement de couleurs. Dans " Le Prophète ", une très subtile alchimie de formes suggérées et de tonalités violentes viennent se fondre dans un creuset de lumière, à l'image, peut-être, des scories qui encombrent notre âme et qui ont besoin de brûler pour se purifier. D'autres y verront l'avènement d'un monde glorieux. A chacun son interprétation, dit-il. Francis CERA, quand il le peut, travaille très vite. Le pastel, qu'il a choisi, lui permet, mieux qu'une autre technique de donner libre cours à son imagination. C'est toujours un monde mystérieux dans lequel il nous entraîne, que ce soit par le combat que se livrent l'ombre et la lumière ou par une harmonie de couleurs menant à la rêverie. Francis CERA se considère comme un passeur. Il voit l'aboutissement de sa peinture dans le don et le partage. Sa carrière d'enseignant ne l'a-t-elle pas amené à partager son savoir avec les enfants dont les peintures l'ont souvent émerveillé. Eveilleurs de dons, il compte le rester à Belle-Île. Le contraste sera grand pour ce méridional aux ancêtres sardes, espagnols et languedociens. Nous souhaitons que " la mer aux reflets changeants " lui apporte ce renouveau dont tout artiste a besoin. |
En parcourant nos quartiers et nos
rues - 16 DES HOMMES ILLUSTRES (suite) |
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