n° 225 Hiver 2003 |
Un article : L'Association Pour l'Orgue du Centenaire (APOC : http://orgues-saint-ruf.ifrance.com) - Propos recueilli par Anne Camboulives |
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ! Mark Twain |
Un article : Un peintre à découvrir actuellement exposé au musée Calvet : Pierre JOURNAU (1921-1986) par Margot Gept | ||
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La laïcité dans nos quartiers vers 1900 - 1920 (suite et fin) par Michel HAYEZ |
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Quelle était l'attitude de la hiérarchie catholique
vis-à-vis de ces mesures gouvernementales et des nouveaux courants d'opinion ? Après le
décès du pape de l'encyclique Rerum novarum (1891), Léon XIII, fut élu Pie X
(1903-1914). Son pontificat fut marqué par un durcissement à l'égard du mouvement catholique social; en 1904 furent rompues les relations diplomatiques entre le Vatican et le gouvernement français. Le pape imposa au clergé le serment de désaveu du modernisme (1910), condamna le mouvement de Marc Sangnier, « le Sillon ». Notre diocèse eut son « cas Alfred Loisy » (1857-1940, prêtre excommunié en 1908 pour ses travaux d'exégèse): l'abbé Pierre Dabry, fils d'un cordonnier de la rue des infirmières né en 1867 ordonné par Mgr Vigne en 1889, quitta Avignon pour poursuivre ses études à l'Institut catholique, puis entra dans le journalisme avec la passion d'un polémiste; la Vie catholique qu'il créa en décembre 1898 (rien à voir avec l'hebdomadaire actuel devenu la Vie, qui parait toujours), ayant été condamné en 1908, il « abandonna avec bruit l'Eglise catholique » et mourut à l'hôpital de Marseille en 1916. Mgr Sueur, transféré du siège d'Evreux à l'archevêché d 'Avignon
en 1896, parut peu |
C'est même la raison qui lui inspira, selon les archives
de notre paroisse et le témoignage publié du Père Marius Firmin, la création de la paroisse St-Ruf. Motivés par le projet du rapprochement de cet enseignement pour leurs enfants, et bien sûr, pour l'administration des sacrements et les célébrations liturgiques, nos devanciers quêtèrent porte à porte , recueillant plus de 300.000 francs (environ l'équivalent de 6 millions en l'an 2000) en pièces d'or et d'argent. Le chanoine Jules Méritan ayant été nommé curé de St-Ruf, le chantier progressa très rapidement, avec le premier coup de pioche donné le 24 mars 1910, la pose de la première pierre le 27 novembre suivant, et la bénédiction de l'église le 26 mai 1912 en la fête de Pentecôte: furent célébrés ce jour-là quatre baptêmes. Dès le 10 septembre 1912, l'instituteur Henri Cavaillès, originaire
du Tarn et âgé de 45 ans, déclarait aux pouvoirs publics son intention d'ouvrir une
école libre primaire élémentaire avec une classe enfantine, sur un terrain situé
boulevard Gambetta, au nord et que l'on appelait alors le parc François-Marie. C'est la
naissance de l'école paroissiale, qui en 1914 recevait 100 garçons et 96 filles. Face à
l'expansion démographique dans nos quartiers, la municipalité avait créé
progressivement les écoles de Monclar pour les filles en 1888 (agrandie en 1903, puis
1909), celle des garçons à St-Ruf, avec maternelle attenante (1900-1902), l'école de
filles des Rotondes avec maternelle en 1903, auxquelles fut ajoutée celle des garçons en
1908. L'école mixte de St-Gabriel fut créée un peu plus tard. La grande question était
alors le respect de la neutralité dans l'enseignement, un principe que le curé de
St-Agricol estimait bafoué: « Ni les instituteurs à St-Ruf, ni les institutrices à
Monclar n'observent la neutralité » (visite canonique de 1911), alors que le chanoine
Méritan déclarait quatre ans plus tard, n'avoir rien appris de grave sur ce point chez
les maîtres laïques. Un prêtre avignonnais, aujourd'hui retiré, élève de l'école
communale de St-Ruf dans les années 30, se rappelle les escarmouches auxquelles se
livraient les garçons de la « laïque » contre ceux de l'école paroissiale. Au sein de plusieurs foyers de nos quartiers naquirent dans ces
premières décennies du Sources: Archives diocésaines déposées aux Arch. départ. (visites
canoniques); de la paroisse réformée d'Avignon déposées aux Arch. départ.; dossiers
sur les établissements d'enseignement, les communautés israélite et protestante, les
sociétés de secours mutuels. (séries T. V et X aux Arch. départ. ); arch. paroisse
St-Ruf. R. GROSSO et F. ROUX, dans Histoire d'Avignon. 19~9; R.GROSSO. Hist. de la
Fédération des oeuvres laïques de Vaucluse. 1981: P. PIERRARD. L'Eglise et les ouvriers
en France (1840-1940), 1984; D. JAVEL. Transmettre la foi au diocèse d'Avignon, XIXe-XXe
s., 2000; dictionnaire Catholicisme. 1952. et Dict. de biographie française. 1960 (pour
Pierre Dabry). |