n° 213 Hiver 2000 |
Un article : Evangélisation et Internet ? par Hervé d'ANSELME |
En parcourant nos quartiers et nos rues - 5 par Michel HAYEZ | ||
Historiens et érudits |
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I Le 6 février 1961, le conseil municipal procédait à la dénomination de voies dans les nouveaux quartiers sud-ouest, tendant à honorer des historiens et érudits. Le plus ancien était le chanoine Arnavon (1744-1824), qui mourut doyen du chapitre de Notre-Dame de Paris, ayant composé au long de sa vie Pétrarque à Vaucluse, Le Voyage à Vaucluse, Retour à Vaucluse. Dans ce même lotissement Quiot, réalisé par la société des Castors-Cheminots, donnérent leur nom à la voirie Fortia d'Urban (marquis François, 1756-1843), polygraphe, auteur d'Antiquités et monuments du département (1808), mais aussi d'études sur la Chine et d'éditions de Molière ; Pierre Charpenne (1810-1893), fonctionnaire de préfecture, qui raconta son Voyage au Mexique (1831) mais est surtout connu pour l'Histoire des réunions temporaires d'Avignon et du Comtat Venaissin (1889) ; Paul Achard (1811-1883, une avenue), qui fut l'archiviste du département jusqu'à la fin du Second empire, lança l'Annuaire administratif de Vaucluse, promis à une longue existence et dans lequel il rédigeait des articles d'histoire, auteur d'un Dictionnaire des rues d'Avignon à manier avec prudence (pour ne pas répéter des erreurs) ; Adrien Marcel (1848-1929), lecteur infatigable de documents qui lui permirent de rédiger les notices des hôtels aristocratiques de notre ville (nombreuses parues dans les catalogues illustrés de la foire de printemps, certaines dans l'annuaire de la société des Amis du Palais des papes) et de chaque rue (dictionnaire resté manuscrit) ; enfin André Hallays (18591930), journaliste durant quarante ans au Journal des Débats et qui pour n'être pas avignonnais n'en rédigea pas moins un charmant Avignon et le Comtat Venaissin (1909) où il pourfendait tous les actes de vandalisme. A la même date fut honoré (lotissement LOFOPA, entre le bd Gambetta et l'avenue des Deux routes) le chanoine Joseph Sautel (1880-1955), "inventeur" pour ainsi dire des fouilles de Vaison-la-Romaine, que certaines Avignonnaises ont connu par les cours d'archéologie qu'il professait à l'institution Sancta Maria de Villeneuve et par ailleurs au grand séminaire. |
II Au quartier de Champfleury, le conseil municipal associa le 29 mars 1966 Léon-Honoré Labande (1867-1939) et Joseph Girard (1881-1962). Le premier, membre de l'Institut, fut le conservateur de la bibliothèque municipale et du musée Calvet, publiant un magistral Palais des papes et monuments d Avignon au XIVe siècle (1925), achevant sa carrière comme conservateur des archives du palais princier de Monaco (Histoire de la principauté, 1934), non sans avoir fait paraître les Primitifs français... Provence occidentale (peintres et verriers du moyen âge et du début du XVIe siècle), 1932. Le second, Joseph Girard, fut conservateur aussi de la bibliothèque et du musée, puis du palais des papes ; son Évocation du vieil Avignon (1958) demeure un précieux vade-mecum. Le 28 décembre 1966, ce fut le tour du Dr Gabriel Colombe (1859-1950) et du chanoine Henri Requin (1861-1917). Le Dr Colombe, prédécesseur immédiat au palais de Joseph Girard (jusqu'en octobre 1947), par ses travaux menés durant trente-trois ans et qu'il publiait sous la forme d'articles courts dans les Mémoires de l Académie de Vaucluse (vers 1911-1938), renouvela l'histoire de sa construction. Le chanoine Requin, archiviste diocésain, préparait par ses dépouillements gigantesques des minutes des notaires avignonnais, le terrain de ses successeurs en matière d'histoire de l'art ; il étudia aussi les faïences de Moustiers. Depuis le 21 décembre 1990, à deux pas de l'église St-Joseph, Aimé Autrand (1892-1980) et Robert Bailly (1922-1988) ont chacun leur place. Aimé Autrand, fonctionnaire de préfecture, cultiva sa vie durant le goût des archives au point de classer, l'âge de la retraite arrivé, celles de la ville ; outre des études se rapportant au conseil général, l'ouvrage qui fit date fut le Département de Vaucluse de la défaite à la libération (1965). Menant une carrière de journaliste, notamment dans l'Accent, Robert Bailly, amoureux de sa ville, laisse de nombreuses et utiles publications, un dictionnaire des communes de Vaucluse (1961), des monographies de châteaux, chapelles, des souvenirs de la Libération et Avignon hors les murs (1967), qui nous ramène à notre propos... |