n° 223 Eté 2003

 

L'Edito par Lucien AURARD

Au festival d'Avignon on osera parler de Dieu !

La culture retrouve Dieu " titre le journal la Croix dans son numéro du dimanche de Pentecôte. C'est un fait : intellectuels et artistes ouvrent à nouveau la question de Dieu. Depuis 1905, la religion était rejetée de l'université. Le religieux était disqualifié. Bien sûr nous avons eu nos grands convertis de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème. Les plus connus sont Paul Claudel, Charles de Foucault, Charles Péguy. Ils ont marqué durablement le paysage intellectuel et catholique français et restent, pour nous, les défenseurs d'une Eglise malmenée par le laïcisme républicain. Mais la règle n'en était pas moins le mépris du religieux. Il fallait éviter absolument tout point de contact entre raison et foi. Aujourd'hui le questionnement religieux est revenu au centre du débat intellectuel. Regardez le succès des livres de Régis Debray ("Dieu, un itinéraire"), Luc Ferry ("L'Homme-Dieu"), Jacques Duquesne ("Jésus"), René Rémond ("Le Christianisme en accusation"), Danièle Hervieu-Léger ("Catholicisme, la fin d'un monde") ou encore Alain Decaux qui réussit un best-seller sur saint Paul et surtout, peut-être, le livre si fort et si étonnant de Gilbert Brownstone et de Mgr Albert Rouet : "L'Eglise et l'art d'avant-garde". Sans doute on savait que " sécularisation ne rimait pas avec la fin de croire ", mais aujourd'hui, fait remarquer Mgr Dagens, évêque d'Angoulême, " l'intérêt manifesté pour la religion vient de l'extérieur, de personnes éloignées de toute croyance et qui ne sont pas du sérail catholique. ". Je comprends l'étonnement de beaucoup lorsque Olivier Py, auteur, acteur, metteur en scène, dit au sujet de la Damnation de Faust : " Je tiens à mettre en évidence l'architecture théologique de l'oeuvre. Cette dimension est pour moi essentielle. Si l'on occulte systématiquement notre héritage religieux, autant ne plus aller au théâtre ou dans les musées. ". Je suis étonné et admiratif. Dieu n'est plus tabou. Dans le monde de l'Art, chez les artistes, sur les scènes, Dieu est nommé, appelé et souvent bien servi.

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A Avignon, Jean Vilar, dès le départ, a largement ouvert les portes du Festival au père Robert Chave et à l'abbé Georges Durand. Avec tout un groupe de chrétiens ils ont créé Foi et Culture. Grâce à eux, chaque année, les Messes du Festival, les rencontres du mardi avec les artistes et le colloque sont devenus des lieux privilégiés où artistes et festivaliers partagent sur l'homme et sur Dieu. Et dans combien d'autres lieux, cette année, Dieu sera-t-il premier servi ? Chez nous, à l'église saint Joseph, du 14 au 30 juillet, la compagnie le Boléro donnera un spectacle musical autour de la Passion selon saint Jean. A la chapelle saint Louis, du 8 au 28 juillet, deux spectacles sont programmés : Le Prophète et les Fioretti de saint François d'Assise auprès de qui Hervé nous introduit déjà dans ce numéro de l'Estello. Et il nous reste à découvrir les nombreux spectacles où les artistes en disant, avec force et courage, leur foi en l'homme, choisissent la plus belle façon de libérer la parole sur Dieu.

Je vous confie deux citations :
- De Bernard Sobel, metteur en scène, directeur du Centre dramatique national de Gennevilliers : " Il est significatif qu'aujourd'hui ce soit le président Bush qui parle de Dieu. Le pape parle de l'homme ... Je crois qu'il faut beaucoup de courage aujourd'hui pour croire en l'homme. "
- Du père Guillet, exégète, cité dans L'Eglise et l'art d'avant-garde : " A la suite du Christ Jésus, les hommes vont à Dieu en se tournant, d'un même mouvement, vers les autres hommes. "

 

Un article : Saint François et la nature par Hervé d'Anselùe

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Saint François d'Assise meurt le 4 octobre 1226. Il a une quarantaine d'années. Il est l'un des saints les plus populaires et sa personnalité radicale fait que croyants comme non-croyants le respectent et l'aiment. Saint anticonformiste, il a longtemps été en révolte contre sa famille et les institutions. Il est aussi " le " saint ami des bêtes et de la nature...

Depuis toujours il est renommé pour son amour extraordinaire des animaux (oiseaux, poissons, fourmis, abeilles, lapins, agneaux, loups...) et les " fioretti " nous racontent nombre de ces histoires savoureuses avec ces créatures de Dieu. Bien souvent, il se plaisait à les appeler "frères" et "sœurs", puisque, comme nous, ils ont pour origine le même Créateur. Après une jeunesse tumultueuse, et au terme de sa découverte du Seigneur, le Petit Pauvre d'Assise a appris à s'émerveiller de tout. Aussi, c'est sous le patronage de Saint François que l'Eglise place la protection de la Nature (en 1979, le pape l'a également proclamé Patron Céleste des écologistes...).



... Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère Soleil.
par qui tu nous donnes le jour, la lumière:
il est beau, rayonnant d'une grande splendeur,


Dans notre région, tout particulièrement, comment ne pas rendre grâce pour la chaleur qu'il nous apporte, pour tous ces instants passés dehors (à son ombre parfois...) et ces rencontres qu'il nous permet ainsi de vivre ! Tant de gens n'avancent qu'éclairés par les néons et avec pour seule perspective qu'un ciel gris et lourd...



... Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Lune et les étoiles

C'est avec elles (à la fraîche) que nous pouvons refaire nos forces et quand elles apparaissent dans la nuit, elles nous guident et nous conduisent. Pour certains, leurs arrivées fait peur et signalent le commencement de longues heures de 'solitudes' mais, pour beaucoup aussi, elles viennent rythmer le temps qui passe et nous permettent de ne pas être toujours sur la brèche.



... Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l'air et pour les nuages,
pour l'azur calme et tous les temps :

Quand j'étais plus jeune et que je venais en vacances dans la région, je n'avais qu'une envie, qu'il fasse beau... Plus tard, je gardais les moutons, je faisais les foins, je ramassais les tomates ou les melons... j'ai alors compris que le vent était nécessaire et que, sans lui, c'est une véritable chape de plomb qui nous serait tombée dessus. Alors, c'est sûr, un violent mistral peut finir par agacer, mais grâce à lui (dans nos cœurs et dans nos vies), que de pureté, que de clarté.


... Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Eau.

Sans elle, rien n'est possible et, qu'il s'agisse des moines voulant construire une abbaye ou des gitans voulant stationner quelque part, c'est d'abord elle qui est recherchée. Nous qui en mettons si volontiers dans notre pastis, comment ne pas nous réjouir de sa fraîcheur ? Et quand nous nous plongeons dedans, comment ne pas apprécier tout le bien qu'elle nous fait ?


... Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la Terre,
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits,
avec les fleurs diaprées et les herbes.

Pour moi, c'est là une des " preuves " de l'existence de Dieu ! Tout " ça ", si différent et pourtant si harmonieux. Tant de divisions et pourtant, tant de communion. Un feu d'artifice de création mais une seule gerbe de vie. Vous vous rendez compte... ? Moi, " ça " me laisse sans voix.

Extraits du Cantique des créatures

 

Un article : Les voies du Seigneur sont impénétrables - Libre Propos par Anne Camboulives

I

Ious l'avouerai-je ? Monsieur Fra m'a fait rougir. Il m'a dit de ces mots ! Et pas de dictionnaire à l'horizon ! Parlons-en tiens, d'horizon ! Le mien d'habitude c'est plutôt bureau, écran et clavier d'ordinateur, crayons bien taillés prêts à l'attaque et surtout... solitude, concentration oblige. Eh bien ce monsieur-là figurez-vous m'a reçue en pleine église ! Qui ? Mais Monsieur Fra voyons ! Henri Fra, l'un des plus anciens paroissiens de Saint-Ruf, natif du village de Monclar -qu'il a connu sous forme de campagne- et espèce en voie de disparition : un vrai de vrai paysan, un sage, un homme comme on n'en fait plus ! Certes les champs ne sont plus là, les dernières vaches ont disparu il y a une douzaine d'années, " mais l'ambiance n'a guère changé, les paysans se voient toujours. Et d'ailleurs le lait, entier, je me le fais livrer : chaque semaine, 15 litres, de Saint-Andiol -vous pouvez le garder une semaine sans broncher. "
La présence du bon Dieu m'impressionne un peu, ainsi que celle des derniers " invités au repas du Seigneur ". Cette situation... une première ! Monsieur Fra, imperturbable malgré les interruptions, est tout à son affaire : une enfantine, rafraîchissante, religieuse admiration pour cette nature " le Seigneur a si bien fait les choses, je reste en admiration devant sa création " dit-il. On a vite fait de passer aux légumes.

II

- Aujourd'hui on trouve de tout toute l'année.
- Moi qui ne suis pas de la campagne, M. Fra, j'aimerais bien que vous m'en disiez un peu plus...
- Eh bien si on suit la nature, au printemps on a les radis, puis les belles laitues en mai, début juin les fraises de plein champ, puis les aubergines fin juin, les melons, les carottes à partir de juillet...
- Vous êtes en plein travail en ce moment, que faites-vous ?
- Mais pour l'Estello, il faudrait que ce soit intéressant tout de même ? me rappelle-t-il gentiment à l'ordre.
(Ah diable oui monsieur Fra, il faut que ce soit intéressant, sinon gare aux pierres ! Enfin on a évolué tout de même, disons attention à la volée de bois vert)
- On s'occupe du foin, il faut faire trois coupes.
- De quoi est constitué le foin M. Fra ? (il doit avoir des doutes sur mon intelligence...)
- Eh bien nous avons une prairie naturelle, c'est vraiment le mieux pour les animaux : cinquante plants différents ! Pas besoin de la semer, tout se re-sème automatiquement (façon de parler je suppose ?). Parfois elle change de qualité, s'il y a trop d'arrosage par exemple, ou une fumure mal appropriée, on aura alors davantage de grandes herbes (fétuques ou maïen grossier). Quand ce sont des graminées, des plantes qu'on sème, comme le trèfle, la luzerne ou le sainfouin, il y a plus de rendement, mais aussi plus de risques de météorisation
- ?
- Les bêtes mangent goulûment, gonflent... et crèvent.
- Mais des prairies naturelles, est-ce si facile à trouver ? Eh non ! Ici (à Montfavet) on a de la chance, les cailloux s'enfoncent dans la teppe (racines) de la prairie, pas besoin d'arroser beaucoup, l'eau s'écoule lentement.

III

Les invités de la messe suivante commencent à arriver. J'ai un peu l'impression de me donner en spectacle, mais lui tranquillement continue : " Vous comprenez, ma sœur (c'est un coquin ce M. Fra qui voudrait être le frère de tout le monde) pourquoi le vin de Châteauneuf ne peut pas se comparer à la piquette qu'on fabriquait autrefois en Courtine ou à la Barthelasse. La différence, vient des cailloux ! ".
Mais nous parlions foin, revenons-y : il faut procéder à trois coupes, pour bien faire : la première début mai, qui est grossière et destinée aux chevaux de courses à Paris, la deuxième en juillet, qui sera pour les vaches, enfin la troisième (obligatoirement avant fin août), plus fine, pour les moutons et les chèvres. La quatrième est appelée " regain ". Vous le saviez, vous, tout cela, gens de la ville, ou il n'y a que moi qui suis bête ? M. Fra m'a aussi parlé des andains, que la pirouette éparpille et décrit par le menu la manière de traiter le foin pour qu'il soit bon : si le soleil a bien tapé, le lendemain on donne un petit coup de râteau, pour faire monter le vert (ça cuit encore), on tourne les mares ou anchers, que le foin teinte... Il ne faut pas enfermer l'humidité sinon cela devient poussier ! Travailler délicatement. Une fois l'herbe fauchée, il faut attendre trois ou quatre jours avant de botteler le foin, avec une presse. Et le laisser bouillir (l'humidité et la chaleur créent une fermentation précieuse, s'il est trop sec il est moins appétent, les bêtes le mangent moins bien) trois semaines avant de pouvoir l'utiliser. Un poète ce M. Fra, il faudrait tout un livre pour rendre ses mots, son amour du travail bien fait, ses gestes constamment tournés vers le Ciel.

IV

Le hasard a fait que, peu de jours après, le journal nous apprenait que la ferme de Montfavet et tous les foins venaient d'être détruits par un incendie. Henri Fra ne nous a rien dit. Les gens de la terre savent que le malheur se vit dans le silence. Lorsque notre curé en a parlé, un matin, à la fin de la messe, un sanglot dans la voix a trahi le paysan qui n'a pu cacher sa souffrance. Mais tel Job, M. Fra ne se laisse pas abattre devant la cruauté d'un pylone électrique dont les étincelles furent fatales à tout un travail accompli, et perdu. Avec son visage rayonnant de bonté malgré l'épreuve, quel beau chemin de lumière il nous montre là.
A propos... Peu de jours avant :
- M. Fra, j'ai rencontré votre frère récemment, Jean-Pierre
- Ah... il est un peu froid...
Allons bon ! Ces yeux bleus-là pourtant, ils m'avaient paru être des étoiles... C'est vrai qu'au début, il ne m'avait pas reconnue. Un peu vexant, d'habitude on me remet tout de même. Mais bon, je lui rappelle que nous nous étions vus le matin même en compagnie du Père Chave. Alors là une illumination, que ça vous fait chaud dans le coeur ! - ça fait plaisir de voir un beau sourire comme le vôtre (il cherche à se rattraper ?). Alors, il est froid, ou il est dans les nuages, allez savoir ? Enfin de toute façon quelquefois à l'intérieur d'une famille on ne se connaît pas toujours. Et à l'intérieur d'une paroisse non plus d'ailleurs. Si on refaisait des présentations un de ces jours, on aurait peut-être des surprises !
En tout cas, qu'ils soient " frère " ou " père ", chez certains hommes le sens de la solidarité, celui de la fraternité, prend un relief tout particulier, qui ramène à la simplicité et au devoir effectué par obéissance certes, mais parce que cela va de soi, aussi. Merci Henri Fra, pour cet entretien. Heureuse d'avoir fait votre connaissance, Jean-Pierre Fra.

 

Saint Ruf, paroisse rurale à l'aube du XXe siècle - par Michel HAYEZ

Avignon doit son développement urbain au sud de l'intra-muros à l'arrivée du chemin de fer en 1850. C'est le peuplement étalé sur plus d'un demi-siècle de nos quartiers de St-Roch et de Champfleury par des cheminots des employés des postes, des militaires, des professeurs delycée venus de toute la France, qui provoqua la création de Ia paroisse St-Ruf en 1912. Auparavant, les cultivateurs étaient paroissiens de St-Agricol et vraisemblablement plus à l'est de St-Didier.
S'il n'est pas possible aujourd'hui de préciser l'emplacement de la bastide construite par Jean XXII, qui portail le nom de " Tour l'Evêque " ou de la "Font du Pape ", le suivi de la transmission foncière de parcelles rurales serait sans doute envisageable du XVIe au XXe siècle. Outre le château de Courtine et ses terres alluvionnaires en Durance et le domaine de Gigognan, le plus ancien connu est celui de Monclar, appartenant à la fin du XVlIe siècle à la famille Desmarets: leur " grange " était entourée de pommiers, figuiers, abricotiers, pruniers, mûriers et saules; l'on y cultivait aussi des légumes parmi lesquels des artichauts. Ce qui subsiste est aujourd'hui la propriété de la famille Fra, et nombre de paroissiens se souviennenent de leur activité de laitiers, activité relativement récente.
Dans le cadastre de 1819, il n'y avait guère plus de quatre maisons ou pavillons aux abords de nos avenues de la Violette et de Monclar. En faisait partie, sur le canal de Champleury coulant à ciel ouvert le " Blanchissage ", vraisemblablement identifiable rue Jules-Gaillard, soit une grande superficie de prés permettant de blanchir des toiles par étendage, à proximité d'un probable moulin à foulon ayant d'abord servi à les dégraisser.
La banlieue sud d'Avignon resta longtemps ainsi un village où soit des habitants de l'intra-muros appartenant à la bourgeoisie, à l'industrie ou exerçant des professions libérales n'avaient qu'une " résidence secondaire ", des villas - c'est l'ancien nom du boulevard Jacques-Monod-, soit des rentiers avaient élu domicile. C'est ce caractère paisible qu'évoqua si finement Henri Bosco dans ses souvenirs, d' " Antonin " (1952) au " Jardin des Trinitaires " (1966). l'essor des constructions, le besoin de commerces surtout alimentaires mais encore de maréchaux-ferrants, forgerons, charrons, attirèrent les familles d'immigrés, venues surtout d'Italie, mais les " vieilles " familles, les originaires appartenaient au milieu rural. D'ailleurs, en 1921, un homme sur deux travaillait la terre vauclusiene.

Des peintres aimaient y vivre, comme Lina Bill (1855-1936), Alfred Bergier (1881-1971), Claude Firmin (1864-1944), lui-même fils de jardinier et qui puisait son inspiration dans son environnement. l'on imagine sans peine dans sa belle demeure du n° 33 de l'avenue Monclar (villa " Mireille ") l'ingénieur Edgar Zacharewicz, directeur départemental des services agricoles et professeur à l'école d'agriculture au début du siècle, expérimentant dans les chamn~ et vignobles voisins, ses méthodes de modernisation de l'agriiculture.
La vie paroissiale demeura longtemps marquée par des rythmes ruraux. Il y a cinquante ans, la première messe du dimanche, dite " messe des hommes " était célébrée à 6 heures du matin. Des sermons et allocutions étaient donnés en provençal le lundi de Pâques, à la solennité de saint Gens (16 mai ou dimanche le plus proche). Est-il un saint plus rural que cet ermite, invoqué comme saint Agricol pour obtenir la pluie, pour qui le loup après avoir dévoré I 'une de ses vaches s'unit à l'autre sous le joug pour accomplir le labour ? Une confrérie paroissiale portait ici son nom.. Le 2 février, fête de la Purification, nombre de paroissiens de St-Ruf se rendaient à la chapelle des Pénitents gris, rue des Teinturiers, pour se joindre " ès-qualité " à la confrérie des vignerons. Outre le "panier du Curé " que l' on imagine bien garni des primeurs et produits de saison, la kermesse paroissiale qui se déroula longtemps à la villa Béthanie, proposait aux visiteurs ses comptoirs de fruits et légumes du terroir. Et même jusqu ' en 1955, la collecte du raisin destinée à la fabrication du vin de messe paroissial touchait encore au moment des vendanges, une cinquantaine de vignerons! Le cercle des jeunes gens de la paroisse, à l' origine de notre bulletin " I 'Estello " en février
1928, pouvait alors envoyer douze jeunes pour participer à la naissance à Avignon de la Jeunesse agricole catholique (J.A.C.).
Ces quelques lignes ne sont pas pour exprimer des regrets nostalgiques sur le passé bucolique de notre paroisse, mais l'on se reconnnait et s'estime d'autant mieux que l'on sait d'où l'on vient.

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