n° 211 Eté 2000

 

L'Edito de Lucien Aurard

 

Et voilà l’Estello.

Comme toujours vous lui faites bon accueil. Je sais même que beaucoup l’attendent comme l’ami qui vient faire une visite et apporte, quatre fois dans l’année, des nouvelles de nos paroisses et propose à l’un un peu de réflexion, à l’autre un moment de détente, à tous un de ces liens que nous aimons et recherchons et qui nous permettent de rester en communion les uns avec les autres. J’aime aussi cette façon de venir chez vous, d’être accueilli, de parler avec vous et de partager, à travers tel ou tel événement évoqué, quelque chose de notre foi en Jésus-Christ. C’est bien cela l’Estello. Notre journal paroissial fait partie des moyens de communication qui nous permettent de rendre compte de ce que nous vivons, de ce que nous croyons. L’Estello dit quelque chose de ce qu’est la paroisse aujourd’hui. Un lieu de rencontre des hommes et des chrétiens engagés dans l’Eglise et dans le monde. Un lieu d’échange et de partage entre croyants. Un lieu de communion. Je sais aussi que plusieurs parmi nous, handicapés par le poids des années, par la maladie, par la solitude, sont heureux de garder le contact grâce à l’Estello. C’est exactement pour cela que nous le diffusons largement et que nous voudrions le faire connaître encore davantage. C’est pour cela que le conseil pastoral et le conseil économique de notre secteur paroissial placent l’Estello dans nos priorités pastorales.

 

 

Mais il me faut faire appel à votre générosité. L’Estello coûte chaque année plus de trente sept mille francs à la paroisse. Nous voulons continuer à faire face et nous voulons que l’Estello soit toujours distribué gratuitement. Nous avons donc décidé d’insérer dorénavant dans chaque numéro une invitation à une libre participation. Pas un abonnement. L’Estello reste un lien pastoral gratuit et pour tous. Simplement nous vous invitons, comme certains le font déjà, à nous aider si vous le pouvez.

C’est un devoir de justice pour moi de dire la grande générosité des chrétiens. C’est étonnant et magnifique qu’aujourd’hui encore l’Eglise puisse vivre grâce à vous. Mais il ne faut pas se cacher les difficultés qui sont devant nous. Vous savez que chez nous, à Saint Ruf et à Saint Joseph, et dans tout l’extra muros d’Avignon, nos églises ont été construites après 1905. Elles ne sont donc pas municipales. Elles sont totalement à notre charge. Notre conseil économique doit être vigilant. Il me fallait partager ce souci avec vous. Mais restons surtout dans la confiance parce que nous savons tous que notre seule mission est de vivre ensemble et de notre mieux l’Evangile aujourd’hui et de proposer la foi dans la société actuelle. Regardez tout ce que vit notre Eglise grâce au Jubilé de l’an 2000. Comment ne pas rendre grâce à Dieu ?

 

En parcourant nos quartiers et nos rues - 3 par Michel Hayez

Honneur aux musiciens (suite et fin)

I

II

 

Dans le quartier de l’église St-Joseph et au nord de l’avenue Eisenhower et de la rocade, l’urbanisation fit apparaître des voies portant des noms de musiciens avant ceux que nous avons passés en revue dans le bulletin de printemps (n° 210) et plus illustres. Nos édiles voulurent honorer des compositeurs ayant un lien avec Avignon :

- mais que saurions-nous de J.J. Rasibus si Joseph Girard (Evocation du vieil Avignon) ne nous rapportait pas que la musique de cet habitant de la rue Bancasse faisait fureur lors du carnaval de 1680 ? "On ne donne plus que des opéras assaisonnés par M.Rasibus. Ces plaisirs s’en vont en l’air et autant en emporte le vent".

- Jean-Philippe Rameau (1683-1764) ne tire pas, bien sur, ses titres de gloire d’avoir été nommé "maître de musique" début 1702 par le Chapitre Métropolitain : son peu de réussite ici le fit d’ailleurs partir très vite.

- Louis Luc Persuis de Loiseau (une place ainsi dénommée), ou mieux Loiseau de Persuis, né en 1760 ou 1769, composa l’un des premiers oratorios français "Le passage de la Mer rouge" (1789). Collaborateur de Jean-François Lesueur, le maître de Berlioz, il dut sa carrière à Napoléon Bonaparte, comme chef de chant, chef d’orchestre (1810), enfin directeur de l’Opéra de Paris (1817) sous Louis XVIII dont il garda l’estime jusqu’à sa mort ‘(1819). Ses biographes sont partagés sur le lieu de sa naissance, les uns le faisant naître à Avignon, les autres à Metz, ce qui est plus vraisemblable, son acte de baptême ne figurant pas dans nos registrés paroissiaux.

 

 

- la suite des dénominations est prestigieuse : Jean-Baptiste Lully (1632-1687), François Couperin "le grand" (1668-1733), W.-A. Mozart (1756-1791), Ludwig van Beethoven (1770-1827), Hector Berlioz (1803-1869), Frédéric Chopin (1810-1849), Charles Gounod (1818-1893, inoubliable "Mireille" 1864 !), Camille Saint-Saëns (1835-1921), Georges Bizet (1838-1875, chère "Arlésienne" 1872 !), Jules Massenet (1842-1912), Claude Debussy (1862-1918), Maurice Ravel (1875-1937)

- Et au zénith de ces merveilleux compositeurs, Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Après avoir célébré en 1985, "année européenne de la musique", le tricentenaire de sa naissance, nous voici donc au 250° anniversaire de sa mort (28 juillet à Leipzig). Le "cantor" luthérien de Leipzig, qui composait une cantate pour chaque dimanche et grande fête de l’année et accompagnait ses partitions de la mention "Soli Deo Gloria", est qualifié de "théologien majeur" de l’Allemagne du XVIII°siècle. Il nous laisse 1126 oeuvres, enregistrées en intégrale avec 153 CD (15 kilos et 170 heures d’écoute !). "Il se peut que tous les musiciens ne croient pas en Dieu, pourtant, tous, croient en Bach" (M. Kagel, compositeur argentin contemporain).

- quant au sieur Germain, qui donna ici son nom à une impasse, je donne ma langue à.... "La pie voleuse" de Rossini bien sûr.

 

 

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