n° 206 Printemps 1999 |
Témoignage d'un jeune daujourdhui |
Dans notre société où tant de jeunes se sentent abandonnés et où leur soif de Dieu est trompée par toutes sortes de biens matériels, le sexe et même la drogue, certains reçoivent un jour la grâce qui sauve. C'est cette recherche et découverte que nous fait partager Jean-François. |
Je m'appelle Jean-François Rans, j'ai 20 ans . Je suis né d'une mère alcoolique et d'un père que je ne connais pas, à Bruxelles. Ma mère a connu un homme avec qui elle a eu mes deux soeurs. Quand j'ai eu sept ans ma mère a quitté son mari et nous a emmenés avec elle pour vivre dans le nord de la France. Là, elle a connu un autre homme, puis j'ai eu trois petits frères. Mon beau-père la battait et lui prenait son argent. De ce fait, elle n'était jamais à la maison et passait ses nuits dans les cafés. A douze ans, deux assistantes sociales ont débarqué chez moi pour nous placer en urgence dans des familles d'accueil, et là je suis passé par plusieurs familles ; puis finalement à quatorze ans j'ai décidé d'entrer en foyer ; ensuite j'ai connu le lycée. |
J'ai commencé alors à sortir le soir, à boire de l'alcool ; enfin j'ai fini par consommer de la drogue douce puis dure à seize ans ; les seules choses qui m'intéressaient étaient le sexe, les boîtes de nuit et la drogue que je consommais à forte dose. |
Vu l'argent qu'il me fallait pour ma consommation, j'ai commencé à "dealer", c'est à dire à vendre de la drogue. J'ai intégré un grand réseau à dix huit ans. J'ai fait une tentative de suicide six mois plus tard ; j'étais au bout du rouleau, n'ayant même plus la force de me révolter. |
J'ai eu énormément de problèmes à cause de la drogue. J'ai décidé alors d'aller en parler aux flics. C'était plutôt un moyen pour fuir cette vie de galère et trouver une solution. Je suis tombé sur un commissaire qui me connaissait, puisque j'étais suivi par la brigade des stupéfiants depuis un an. |
Là, il m'a conseillé un centre d'accueil : une communauté du renouveau charismatique : le Pain de Vie. J'y ai été accueilli puis j'y suis resté ; psychologiquement et physiquement j'étais complètement "déstructuré" ; c'était dur à cause du manque dû à la drogue. Un soir, je suis allé à l'office des Complies et j'ai entendu cette parole qui était lue par le responsable : "Cherchez et vous trouverez, demandez et l'on vous donnera, frappez et l'on vous ouvrira". Alors j'ai dit : "si c'est Toi qui est dans ce rond blanc, et si tu dis que tu es Dieu, et bien viens me le dire, parce qu'avec le passé que j'ai eu, je ne peux pas croire que Dieu existe. Plus tard, le responsable de la maison est venu me dire qu'il y avait un prêtre que je pouvais rencontrer ; la seule chose que je lui ai répondu c'est que j'étais content pour lui, puis finalement j'y suis allé. |
Un mois après mon arrivée en communauté, j'ai changé de fraternité ; je suis allé dans l'Est de la France ; cela date de Février 1997. Deux mois avant Pâques, je commençais à aller à l'adoration puis à la messe et je sentais bien qu'à travers ce rond blanc il y avait "quelque chose de vivant" : mais quoi ? |
La fête de Pâques passe ; je continue à aller adorer sans trop savoir ce que je faisais. Une semaine plus tard, je m'inscris pour une heure d'adoration seul. J'y vais. |
J'étais assis sur cette chaise, dans le silence, devant ce rond blanc et d'un seul coup je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps en ressentant une immense joie, et au plus profond de moi-même, je comprenais que Dieu me disait "Jean-François, Je t'aime !" Cela m'a complètement bouleversé. C'était la première fois que quelqu'un me disait Je t'aime ! |
Je compris alors que c'était bien Lui, ce pain de vie, ce Dieu d'Amour qui aimait chaque être que lui-même a créé. Cela s'est passé plusieurs fois encore, à chaque fois que j'allais le voir. Aujourd'hui je comprends qu'à travers ce commissaire, Dieu était venu me chercher et que ensuite il était venu me parler à travers cette parole durant cet office. Moi, à mon tour, je lui ai demandé de venir à mon secours. Puis est venu le sacrement de réconciliation et enfin Dieu m'a donné ce qu'il y a de plus beau dans ce monde : le don de la foi, le don de la vie, le don de Sa vie. |
Je voudrais seulement ajouté que maintenant grâce à Dieu je me sens libre ; n'est-ce pas Lui qui a dit : "La Vérité vous fera libre" ? |
Notre décoration florale n'est pas faite en fonction de
nos idées personnelles, mais bien en regard de la liturgie. Lart floral étant au service de la liturgie, il contribue à la beauté des célébrations, il est service d'Eglise. C'est ainsi que notre premier dimanche de Carême symbolisait le désert. Pour le deuxième dimanche, la Transfiguration était manifestée par des branches de forsythia dans lesquelles quelques fleurs blanches jaillissaient pour évoquer l'éblouissement de lumière dont les apôtres ont été témoins. Le troisième dimanche a évoqué la rencontre de Jésus avec la Samaritaine ; l'eau vive y était représentée par quelques fleurs blanches, signe de tendresse ; des fleurs rouges nous disaient l'amour infini du Père qui est à l'origine de toute conversion et toute préparation au baptême. Pour le quatrième dimanche, la composition florale se fait joyeuse. Dieu se manifeste en Jésus-Christ pour illuminer nos ténèbres et conduire les aveugles que nous sommes, en pleine lumière. Cinquième dimanche : Résurrection de Lazare. C'est la vie nouvelle que célèbre la liturgie : Vie promise à quiconque croit que Jésus est la Résurrection et la Vie. Des lis qui évoquent la joie et l'espérance, dansent d'allégresse. Nous arrivons au dimanche des rameaux. Des palmes, de l'olivier sont là pour célébrer l'entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem , les roses rouges l'accompagnent vers sa Passion. Le Jeudi Saint est la fête de l'Eucharistie : en célébrant le repas Eucharistique, nous prenons part au don de lui-même que Jésus fit à son Père. C'est pourquoi une grande table était dressée, rappelant le dernier repas de Jésus avec ses disciples , l'autel du Saint Sacrement était abondamment fleuri pour recevoir le corps du Christ jusqu'au Vendredi Saint. Le Vendredi Saint : après la mort du Christ, nous dépouillons les autels de toutes les fleurs. Enfin la fête de Pâques éclate dans le fleurissement abondant célébrant notre joie de la résurrection du Christ. Que la lumière du Christ ressuscitant dans la gloire dissipe les ténèbres de notre coeur et de notre esprit ! E. PROST et Y. CAMBOULIVES |