n° 230 Printemps 2005

 

L'Edito par Lucien AURARD

 

Tout est question de regard.

L'Estello change de présentation et accroît sa pagination..

Complément de la feuille ALLELUIA, distribuée le dimanche, l'Estello , par son contenu trimestriel donne corps aux informations paroissiales et s'ouvre au monde

C'était pour le numéro 210 du printemps 2000. Nous avions demandé aux élèves du lycée professionnel Vincent de Paul d'Avignon de travailler une nouvelle couverture pour l'Estello. Fanny Eudron, élève de terminale B.E.P fut notre lauréate. Depuis cinq ans, son dessin sur fond bleu de Saint-Ruf et Saint-Joseph se confondant avec une armature de vitraux était la couverture de l'Estello. Ce numéro marque un nouveau tournant. Avec Bayard Service Edition, notre journal paroissial devient plus moderne et, nous l'espérons, plus attrayant. Sa mission pour nous reste claire : nous lui demandons d'être, quatre fois par an, le lien qui nous permet de vous parler de ce que nous retenons des évènements de la vie, de ce qui nous est cher, de ce qui nourrit notre foi et notre espérance, de ce qui nous a semblé important de saisir autour de nous pour le partager avec vous.

C'est évidemment un travail exigeant et un grand investissement pour toute l'équipe de rédaction. Mais nous continuons d'autant plus volontiers que nous savons que vous êtes nombreux à attendre l'Estello. Son arrivée est un peu comme une lettre qui apporte des nouvelles de la famille. Nous sommes vraiment une famille. Nous venons de le vérifier une fois encore avec les commerçants, les artisans, les restaurateurs, tous ceux qui, par amitié et solidarité, ont choisi de nous aider en acceptant un encart publicitaire. Nous les remercions. Ils sont vraiment des frères et nous saurons, en retour, les soutenir et honorer l'annonce qu'ils font dans l'Estello.

Le voyage que nous avons fait en Equateur au mois de janvier tient une belle place dans les pages qui suivent et déjà avec la photo de couverture. Il faut dire que le Centre du Monde est vraiment un autre monde. La civilisation indienne est impressionnante. De petites gens aux habits très recherchés. Des pauvres mais des hommes et des femmes beaux, souriants, gentils. Un peuple humilié qui a gardé sa dignité. Un peuple de croyants qui remplit les églises, qui chante, qui prie, qui inspire le respect. Nous avons eu la chance de rencontrer deux prêtres et des religieuses qui vivent l'Evangile au cœur des communautés de base. Heureuse Eglise au service des plus démunis, tu témoignes joliment du Ressuscité.

Le Christ ressuscité, en effet, est porteur de Vie, de Lumière et de Paix parce qu'il est d'abord Christ crucifié. Ce qui est premier, c'est la question du mal. Pourquoi le mal et la souffrance ? Quel est le destin de l'homme bafoué, blessé, humilié ? Où est l'amour ? Mais il est là, au cœur de la misère humaine, dans la beauté du regard et l'acharnement à combattre le mal et à restaurer la dignité de l'homme. Tout est question de regard. Le padre Pio à Cayambé l'a bien compris. Elles ont tout compris aussi, les petites sœurs colombiennes du Sud de Quito : le pauvre malmené est semblable au crucifié. Et c'est le centurion romain qui a raison : Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu.

 

Un 1er article : Saint Ruf en Equateur par Anne Camboulives
L'Equateur, pays minuscule d'Amérique Latine, n'est pas une destination très prisée des touristes. Alors que sont donc allés faire dans cette galère le curé de notre paroisse avec une dizaine d'autres personnes ? Voici quelques éclaircissements...
Il était une fois un général -Joseph Seimandi, " le sabre ". Accompagné de Monique, son épouse, il avait travaillé une quinzaine d'années auparavant comme attaché militaire en Equateur. Tous deux avaient gardé là-bas des amis, William et Françoise Stock, lesquels leur rendant visite en automne dernier à Avignon, suscitèrent chez eux un désir de revenez-y. Pourquoi, proposèrent les Seimandi à " leur " curé, celui de Saint-Ruf -Lucien Aurard, " le goupillon "- ne viendriez-vous pas avec nous ? Le saint homme ne se le fait pas dire deux fois. Formidable ! s'exclame-t-il. Le voilà sur-le-champ tirant des plans sur la comète. Mais dès le lendemain des scrupules l'agitaient. Partir seul, quand ce pourrait être en équipe ? se dit cet homme toujours prêt à partager. Et pourquoi ne pas le proposer aux autres administrateurs de l'APOC, par exemple? demanda au sabre le goupillon. Sitôt dit, sitôt fait, ce qu'ils ne savaient pas, c'est le succès qu'ils remporteraient... En effet neuf autres pèlerins après avoir rapidement pesé le pour et le contre et cassé leur tirelire se joignaient au trio de base : Monique Ladous responsable de la brocante de Saint-Ruf, Marie-Jeanne Cartoux son amie, Jacques et Romée Collinet, Alain et Anne-Marie Puig de Marseille, cousins du curé, Jeanine Fouque de Cabannes, belle-sœur du général, Jean-Jacques Faucher d'Avignon un copain de Lucien, et Anne Camboulives de Saint-Ruf.

Mais au fait, l'Equateur, de quoi s'agit-il ? Histoire, géographie...
Ce tout petit pays, entouré par le Pérou et la Colombie, qui occupe une surface de 283 560 km² (à peu près la moitié de la France) et compte treize millions d'habitants est probablement le moins connu d'Amérique du Sud. On y parle principalement l'espagnol et dans cette langue le pays se nomme Ecuador. C'est à la Mitad del Mundo que se trouve le lieu fameux de la ligne équinoxiale établie par le Français Charles Marie de La Condamine (1701-1774) au cours d'une expédition mandatée par Louis XV, au cours de laquelle Jussieu découvre la quinine et le caoutchouc. Expérience émouvante et bizarre que celle d'enjamber cette ligne, un pied dans l'hémisphère sud et l'autre dans l'hémisphère nord ! La culture française y est restée très présente. Aujourd'hui la monnaie en cours est le dollar américain, qui a succédé au " sucre ".

En Equateur on cultivait déjà le maïs il y a plus de 5 000 ans. Plusieurs civilisations se sont succédé avant que les Incas, adorateurs du Soleil, n'arrivent, vers 1400 et conquièrent tout le territoire, y compris l'Argentine et le Chili. Organisation très hiérarchisée, pyramidale, l'empire inca atteint son apogée avec Huayna Capac. A sa mort ses deux fils Atahualpa et Huascar se sont livré une guerre fratricide sans merci qui les a beaucoup fragilisés et finalement les Espagnols fraîchement débarqués (en 1534) ont bénéficié de ce climat propice, en plus de cette prédiction selon laquelle des dieux blancs allaient surgir de l'écume de la mer et seraient les nouveaux dieux : lorsque les Espagnols sont arrivés, sur leurs étranges montures -ils n'avaient jamais vu de chevaux- avec des armes qui crachaient du feu, les Incas qui étaient pourtant beaucoup plus nombreux se sont laissé massacrer en toute facilité après la capture de leur chef Atahualpa, lequel négocia sa libération en faisant acheminer dans une salle de son palais tout l'or qu'elle pouvait contenir : des tonnes ! Les Espagnols le tuèrent tout de même et seul le général Inca Ruminahui continua de se battre ; devant l'échec assuré, il préféra brûler Quito avant l'arrivée des vainqueurs. Il aurait également caché le fameux trésor : légende ou réalité, existe-t-il vraiment ? De nombreux indigènes moururent au cours des années qui suivirent à cause des maladies, d'autres furent forcés de travailler pour les Espagnols.
L'Equateur a conquis son indépendance lors de la fameuse bataille du Pichincha conduite par le Général Sucre, le 24 mai 1822. La capitale est Quito, mais la plus grande ville est Guayaquil qui est un des ports les plus importants d'Amérique du Sud. Le pays se compose de 3 régions distinctes :
- La Costa (côte), qui s'étale des versants de la Cordillère des Andes jusqu'à l'Océan Pacifique.
- La Sierra, région de la Cordillère des Andes qui présente deux chaînes parallèles de plusieurs volcans de plus de 5000 m (Chimborazo, Cotopaxi...)
- L'Oriente (Amazonie) sillonnée de plusieurs affluents du fleuve Amazone (dont le Napo).

Témoignages
Les participants à ce voyage sont unanimes : c'est un pays très attachant. " Nous avons fait un voyage exceptionnel " commente Monique Ladous " et le circuit conçu par les Seimandi et les Stock nous a donné une bonne idée du pays ". C'est aussi l'avis de Marie-Jeanne Cartoux qui pourtant partait à reculons... " Les paysages sont superbes et si le pays est pauvre il n'est pas misérable, on y trouve des fruits à profusion ; les gens sont très adroits de leurs mains, l'artisanat est florissant ". Habitués aux voyages organisés, les Puig ont apprécié la souplesse de celui-ci. " Par ailleurs, quelle chance de n'avoir été incommodés ni par les moustiques ni par les pluies, alors que nous en avions été si prévenus ! ". " Ce voyage avait aussi un petit goût d'aventure " sourient les Collinet " nous nous souviendrons des pistes embourbées... mais aussi des haciendas superbes, ou encore de ces baignades en plein air dans les eaux volcaniques, à 3 000 m d'altitude ! ". Quant à Jeanine Fouque, elle connaissait déjà l'Equateur et plusieurs années après, elle a pu juger de l'évolution. " Quito était une petite ville de province, c'est devenu très grand, on circule bien, les véhicules sont modernes, on trouve des taxis en quantité... Je regrette un peu que nous n'ayons pas eu l'occasion de rencontrer les peintres qui exposent et vendent leurs oeuvres le samedi matin. En revanche j'ai trouvé qu'Otavalo, ce marché aux tissus célèbres dans le monde entier, avait conservé tout son charme. " Et le curé, que lui reste-t-il de ce voyage ? Deux choses, dit-il, l'ont particulièrement frappé. Il a pris conscience des ravages causés par les conquistadores : " des bandits, des colonisateurs, des guerriers ! " Il a également été assez choqué, comme nous tous, par la richesse presque indécente des églises là-bas, face à l'extrême pauvreté de la population. " En tout cas les gens de la base, eux, les prêtres du terrain, ne se trompent pas de combat ! " C'est aussi l'avis de Joseph Seimandi, qui nous a fait rencontrer à Cayambé le père Pio, un prêtre extraordinaire. " Au-delà de son action pastorale déjà remarquable, il supplée aux graves lacunes de l'Etat en portant assistance aux déshérités : éducation, soins, eau potable, aide agricole, technique et financière, maternité, vaccination, construction, accueil des déracinés de Quito... " Il nourrit l'espoir de l'aider concrètement, et rêve d'un jumelage entre notre paroisse de Saint-Ruf et celle-là, de l'autre côté de l'Atlantique...
Le pays donc a touché tout le monde, mais les voyageurs reviennent également étonnés de la bonne ambiance qui a régné du début à la fin dans le groupe : des personnalités très différentes pourtant, chacun avec ses habitudes et son mode de vie et pourtant quel respect, quelle solidarité !

 

Impression de voyage par Jean-Jacques Faucher


A l'insu de mon plein gré, je me suis trouvé engagé pour un voyage de deux semaines dans un pays que je ne pouvais situer précisément, avec une dizaine de personnes totalement inconnues, moi qui suis quelque peu casanier et farouchement indépendant !
La consultation de plusieurs guides touristiques me donne une idée très " exotique " de l'Equateur : il y a les Andes avec des volcans couronnés de neige et des cratères d'où s'échappent des fleuves de lave incandescente ; en contrebas de la montagne s'étale la forêt équatoriale avec des myriades de papillons, des centaines d'espèces d'oiseaux, des fleurs étranges et des anacondas longs comme des tuyaux d'arrosage ; on y circule en pirogue sur des rios coupés de rapides et peuplés de crocodiles et de piranhas.
Finalement je suis parti pour l'Equateur tel Tartarin de Tarascon pour l'Algérie, l'appareil photo remplaçant le fusil de chasse.
25 janvier : dans l'avion du retour, lumière tamisée, écran de télévision éteint, dans un calme rythmé par le bruit des moteurs, en comptable averti je dresse un bilan provisoire du voyage.
Au passif j'inscris la déception causée par les volcans qui sont restés pudiquement enveloppés dans les nuages. Seul le Chimborazo a osé monter son imposante masse rocheuse. Quant à la Selva (Amazonie) qui n'est que la banlieue de la forêt équatoriale, c'est un peu trop touristique à mon goût ! Et puis... pas d'orchidées en janvier. Enfin, mes jambes de marcheur impénitent, ankylosées par les longs trajets en car, n'ont pas eu leur dose de randonnées.
A l'actif , beaucoup de souvenirs, j'en sélectionne quelques-uns : l'éclat des églises de Quito, les odeurs des marchés andins, la pluie équatoriale tambourinant sur le toit de la hutte, la sauvage beauté de l'Altiplano, Guantanamera interprétée par un groupe local, le lieutenant Sottomayor sorti tout droit de l'album " Tintin et les Picaros ", une hacienda toute blanche, décor parfait pour un film de Zorro, un mariage célébré dans la petite église de Cotocachi, les couleurs rouges ou vertes des jupes indiennes mêlées au noir des costumes masculins, le goût des fruits préparés chaque matin par " le général "...
Ce voyage ne fut pas qu'un simple périple touristique et gastronomique : le groupe a eu l'occasion d'aller à la rencontre de la population andine. Près de cinq siècles après l'assassinat d'Atahualpa, dernier empereur inca, la lutte continue entre les " conquistadores " et les Indiens. Ces derniers ont dû abandonner les vallées fertiles des Andes aux colons et cultiver les coins arides de l'Altiplano. En Selva les compagnies pétrolières se sont attribué d'importants territoires sans compensation. Malgré (ou à cause de) cela les Indiens forment une communauté forte de ses traditions, sa religion, son esprit de famille qui s'oppose vigoureusement au pouvoir central. Le touriste est accueilli avec beaucoup de gentillesse, teintée d'une certaine ironie.
La célébration de la messe à Cayambé au milieu de la communauté indienne m'a procuré une émotion profonde : moi qui suis plutôt réfractaire aux cérémonies religieuses, j'ai chanté, " communié " avec la foule, serré chaleureusement des tas de mains...
Au départ, j'aurais parié dix dollars que le groupe connaîtrait de vives tensions générées par les fatigues du voyage et les attentes différentes de chacun : pari perdu " par la faute " du sens de l'organisation et du dévouement de Joseph et Monique Seimandi et de l'implication de chacun dans les activités proposées.
Finalement, j'ai été ravi de faire partie de ce groupe et d'être accepté par tous. Et, moutarde sur le hamburger, pour la première fois de ma vie j'ai mangé dans un Mac Do ! C'est une sensation tellement forte qu'il me faudra des années pour l'effacer...

 

Un 2ème article : Témoigner pour comprendre : Vie du quarrtier par Brigitte Fine
Encore un groupe ? N'y a t-il pas déjà beaucoup de propositions sur la paroisse ? c'est bien sûr la question que l'on peut tout de suite se poser....Et pourtant, il a semblé à un quatuor de paroissiennes avec la complicité d'Hervé d'ANSELME et la bénédiction de Lucien AURARD, qu'il y avait encore matière à innover ! C'est " témoigner pour comprendre "
   
Comprendre ou essayer de comprendre les enjeux du monde actuel qui nous semble à certains moments si complexe. Or l'Eglise y est immergée, essayant d'être comme le levain dans la pâte ; car la foi ne se vit pas de façon désincarnée mais elle travaille au cœur du monde. Des chrétiens ont été à l'origine de grandes innovations sociales ou politiques : l'actualité remet le projecteur sur Robert SCHUMAN, un des Pères de l'Europe. L'esprit de VINCENT de PAUL anime encore ici des équipes qui sont au plus près des démunis dont la légion ne cesse de croître.
Alors aujourd'hui, des témoins sont à l'œuvre à côté de chez nous et peut-être chacun de nous essaye aussi, là où il est, d'être témoin d'Evangile...D'autres sont également à l'œuvre au nom d'un autre engagement .
" Témoigner pour comprendre " a pour ambition de faire sortir de l'ombre toutes ces personnes du quartier engagées dans un quotidien qu'elles essayent de transformer ou au moins d'interroger. Une fois par trimestre, le samedi par matin, ce groupe travaille sur un thème qui paraît important à l'une ou l'autre personne.

Première table ronde : la politique de la ville
Pour commencer, le 27 Novembre, nous avons choisi de comprendre " la politique de la ville " ; elle n'est pas comme on pourrait le croire, limitée aux orientations de la seule municipalité ; elle rassemble les efforts faits par l'ensemble des collectivités différentes comme l'Etat, la Région, le Conseil Général, la Caisse d'allocations familiales, au chevet de villes malades comme l'est aussi Avignon.
Myriam THOMAS, agent du développement social urbain ( au dessus de la Mairie Ouest au 30 avenue Monclar) a développé les problématiques dans une présentation claire et rigoureuse. Les années 75 marquent le début de la crise urbaine dont les symptômes sont la dégradation du bâti, le chômage, l'échec scolaire, la délinquance, l'absence des services publics ; la ville est devenue le lieu de toutes les ruptures. Sauver la ville qui fonctionne à 2 vitesses ( celle des pauvres, celle des riches) devient un objectif , en apportant une réponse globale et territorialisée intégrant toutes les politiques concourant au développement solidaire.
Après les explications de cette professionnelle qui a pris du temps pour venir nous expliquer les problématiques et les enjeux de la politique de la ville, plusieurs participants ont partagé leur expérience :
Christiane BRAY au chemin de Lopy accueille chez elle des jeunes en accompagnement scolaire ; elle connaît un très grand nombre d'habitants de Monclar avec lesquels elle a une relation de grande confiance.
Madame SOUMILLE , buraliste avenue Monclar parle de son métier qui la met en contact avec tous les habitants du quartier ; elle évoque l'importance du respect mutuel qu'elle fait vivre dans son magasin, ce qui est parfois difficile ;
Brahim BALLOUK responsable des locataires de " Ramatuel ", rue Vincent Scotto anime la résidence par une présence au quotidien qui le rend proche de chacun ; il a crée entres autres un jardin pédagogique au milieu des immeubles.
Marcia RIAS est professeur au collège Paul Giera et nous a fait vivre les difficultés de l'enseignement dans un collège de ce type.
Alice DOUBLET vit dans la barre de Champfleury au cœur de la communauté maghrébine. Elle fait de l'accompagnement scolaire à l'école St Roch, avec l'association " des livres et Monclar " traversant ainsi le quartier qu'il est important pour elle de ne pas éviter.
Brigitte FINE avec Tous Citoyens donne la parole à ceux que l'on entend jamais car ils sont stigmatisés comme personnes ayant des problèmes.
Un moment émouvant qui a permis aux 14 participants de se repérer et de partager leurs expériences et de continuer " témoigner pour comprendre "...

Monclar, c'est 5881 habitants dont 1700 jeunes de moins de 25 ans

 

Brocante

Et oui nous pensons déjà à la brocante !!

Cette année elle aura lieu

les 21 et 22 mai


Parlez-en autour de vous : peut-être certains de vos amis et vous-même aurez beaucoup " de choses " à nous donner. Vous connaissez les stands et vous savez que nous sommes preneurs de vaisselle, de meubles...de bibelots...de bijoux....d'appareils électro-ménager...de linge...de tableaux ...etc...etc.. Mais, merci de ne pas attendre la dernière minute pour nous l'apporter . Vous pouvez venir, dès à présent, au Centre Paroissial, tous les jours de 15h à 17h (sauf samedi et dimanche bien entendu).

Comme chaque année, nous adressons un appel pressant aux " gros bras " et " aux petites mains " qui auraient quelques instants de liberté au cours de la semaine précédant la brocante : vous serez les bienvenus. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez contacter Monique LADOUS au 04.90.86.48.56

Denise MAURIN

 

Un 3ème article : Notre Refuge par Hervé d'Anselme

Début 2004, face aux questions qui se posent à moi, je suis amené à me retrouver avec monseigneur Albert Rouet (évêque de Poitiers) et avec Cécile Leman qui est laïque et qui habite Cholet. Ensemble, nous définissons, peu à peu, les grandes lignes de ce qui est devenu l'association " Notre Refuge " qui a été officialisé le mardi 15 février dernier. Mais, en fait, de quoi s'agit-il ?

Et d'abord, pourquoi ce nom ?
Parce qu'il suggère la protection et la sécurité. Loin d'appeler à un repli sur soi, il est, au contraire, un lieu de repos, chaleureux et confortable. Un lieu où il fait bon vivre et s'arrêter après un long temps d'effort et de lutte avec l'extérieur. En montagne, d'ailleurs, il est bien souvent attendu et espéré.
Et puis... comme le disent les psaumes, c'est auprès de Dieu que se trouve " Notre Refuge "... et plus encore : Dieu est " Notre Refuge " !

Mais quel est l'objectif ? Deux aspects sont particulièrement visés :
* Le fait de constituer un (ou plusieurs) lieu(x) de vie, à caractère familial (6 ou 8 personnes au maximum), permettant à des personnes valides et à des malades souffrant de maladies rares (dites orphelines) de partager la vie quotidienne.

Un ou des lieux où vivent ensemble malades et valides, où chacun est invité à partager le meilleur de lui-même, où la " solitude " n'est plus un fardeau, où le handicap n'est pas regardé comme un obstacle mais comme une réalité à dépasser, où la vie familiale peut encore être envisagée alors même que l'âge ou le(s) choix de vie nous ont orienté(s) autrement, où chacun est invité à garder au maximum son autonomie et sa liberté, où il est possible d'y faire l'expérience d'une " vraie " complémentarité où chacun peut y être reconnu dans tout ce qu'il est et tout ce qu'il fait, où chacun doit pouvoir s'y épanouir, y découvrir et y vive sa spécificité, dans l'unité et la communion, où à travers le service de la vie, c'est l'homme debout que " Notre Refuge " veut regarder et faire grandir, un ou des lieux où... " à tous on peut tout " (slogan du secours catholique en 2000)... De tels lieux n'existent pas !

Mais, en fait, quand " on " parle de maladies rares, de quoi parlons-nous ? Beaucoup me voient évoluer depuis des années... Vous connaissez sans doute le Téléthon... Voilà ce qu'il est dit, à leurs sujets, sur le site Orphanet : " Maladies graves, chroniques, évolutives où le pronostic vital est souvent en jeu... souffrent d'un déficit de connaissances médicales et scientifiques... Pour la plupart d'entre elles il n'existe pas de traitement curatif, mais des soins appropriés peuvent améliorer la qualité de vie... Tous les malades et leur famille décrivent un parcours du combattant pour être écoutés, pour s'informer, et pour être orientés vers les équipes compétentes... Ces maladies sont trop rares pour qu'existe dans chaque région une expertise satisfaisante... ". Et sur le site AMR : " Une maladie est dite rare lorsqu'elle touche moins d'une personne sur 2 000, soit pour la France moins de 30 000 personnes pour une maladie donnée. Plus de 3 millions de personnes sont touchées en France par une maladie rare, plus de 20 millions en Europe. On dénombre de 6 000 à 7 000 maladies rares. Environ 80 % des maladies rares sont des maladies génétiques. Trois maladies rares sur quatre sont des maladies pédiatriques générant des incapacités sévères ".

* Le fait de favoriser au maximum l'accueil, l'écoute et le partage soutenus par une dimension spirituelle faisant référence à l'Evangile.

Vous le savez, je suis un fonceur qui ne doute de rien... alors, vivre ensemble avec nos différences, c'est difficile et pourtant, c'est le désir de tout homme et celui de Dieu aussi... envisageons-le de façon concrète entre deux " mondes " : valides et personnes ayant un handicap, dans un partage de vie fraternelle où nul ne fait état de sa supériorité. C'est difficile et pourtant, c'est le souhait de tout homme et celui de Dieu aussi... osons des chemins nouveaux qui permettront à l'humanité de s'embellir et à l'Eglise de mieux devenir signe du royaume à venir. C'est difficile et pourtant, c'est l'amour auquel tout homme aspire et celui que Dieu a et veut pour nous... créons de l'unité et vivons de la communion là où il y a tant de séparations et de divisions.

"Notre Refuge", c'est çà ! Si vous voulez en savoir plus ou adhérer, contactez-moi (04.90.16.73.72 - herveda@wanadoo.fr) ou prenez contact avec Jean Labauge (jean-andree.labauge@wanadoo.fr) ou encore avec Cécile Leman (cecile.leman@laposte.net)


Accueille, Seigneur, en ce jour
mon désir de te servir :
je t'offre ce que je suis.
Ta grâce me suffit.
Je ne demande rien d'autre
afin de vivre selon ton évangile
uni à toutes celles et ceux
qui dans la diaconie de ton Eglise
cherchent à faire ta volonté.

Prière de la Diaconie (Toulon)

 

Ephéméride du passé paroissial (mai 1958-1960)
par Michel Hayez

Histoire

Curé de St-Ruf pendant 24 ans, de 1942 à 1971, Marius Firmin a marqué de sa forte personnalité notres Paroisse. Pendant toutes ces années, il a tenu un livre de Paroisse qui fait l'objet de cette chronique. Ouverte il y a 4 ans, elle a été suspendue au printemps dernier en s'arrêtant à l'année 1958.
Durant le mois de Marie, la coutume était de faire circuler quatre statues réparties dans une quarantaine de familles. Cette dévotion mariale " pèlerine " s'adressait en fait dans la paroisse aux statues suivantes : Notre-Dame de Saint-Ruf, du Moulin, de Monclar, de Béthanie, du P.A.C.T. et de Courtine. Le 22 juin le parcours d'une route mariale en car et voitures particulières entraîna dans le nord du diocèse 52 pèlerins aux côtés du Père curé et de l'abbé René Giraud. :messe de 7 h. à Notre-Dame de Vie, saluts dans l'après-midi ponctuèrent ce pèlerinage à Notre-Dame de Santé (Carpentras), Notre-Dame d'Aubune, Notre-Dame du Groseau, Notre-Dame de Nazareth (Vaison), Notre-Dame des Vignes (Visan), Notre-Dame du Pont (Bollène) et à la chapelle des bienheureuses Martyres (monastère du Saint-Sacrement), enfin à Notre-Dame du Val-Romigier (Mornas), tandis que l'abbé Giraud agrémentait de commentaires historiques et archéologiques ces visites.
La recette de la kermesse du 23 juin, majoritairement affectée aux écoles, permit aussi d'installer la sonnerie automatique de l'Angélus (100.000 francs, soit environ 12% de la recette nette). En 1959 pareille somme put être donnée à la nouvelle paroisse Saint-Joseph.
A la rentrée d'octobre, une sœur de Saint-Vincent de Paul, de la rue Grande Fusterie, assura à la villa Béthanie le catéchisme et le patronage du jeudi (alors repos scolaire hebdomadaire).
Alors qu'il rentrait de Miramas le 28 octobre, la sonnerie des cloches apprenait au Père Firmin l'élection de Jean XXIII. Il distribua à tous les fidèles présents à la messe du 1er janvier un calendrier de poche avec le portrait du Saint-Père, accompagné du poème de Paul Claudel, " La Vierge à midi ".
Le 15 décembre 1958, l'abbé Joseph Persat passait ici " en coup de vent " pour annoncer au Père Firmin sa nomination comme curé de la " nouvelle paroisse Saint-Joseph artisan, paroisse qui est prise entièrement dans le territoire de Saint-Ruf ". Je note que le 17 novembre notre curé avait appris au couvent des Franciscains de la rue d'Annanelle que le Père Raphaël se voyait attribuer par le diocèse un appartement et un local dans le grand immeuble de Champfleury " en vue du lancement d'une nouvelle paroisse ". Mireille Bardoc a raconté ces origines dans une brochure diffusée l'an dernier.
Pour les réunions du carême 1959 prêché par le Père Tarit, des Chartreux de Lyon, le Père curé distribua 200 billets d'invitation dans chaque " bloc " d'immeubles alors appelés Lo.Po.Fa. et de Saint-Ruf-sud, pour inciter leurs nouveaux habitants à prendre contact avec la paroisse.
A la bénédiction de l'église du Sacré Cœur reconstruite, le 7 juin, par le nonce apostolique, Mgr Marella, le Père Firmin remplit les fonctions de sous-diacre.

Avec quelle émotion ne consigna-t-il pas l'ordination sacerdotale de deux enfants de la paroisse, celles du Père Déjardin (aujourd'hui curé de Morières) à la métropole le 9 juin, et du Père Pierre Avéran à Notre-Dame de Paris par le cardinal archevêque Maurice Feltin le même jour ! Le lendemain le Père Déjardin célébrait ici sa première messe et le 12 juillet le Père Avéran fit de même.

En juillet furent posées les tables de communion en fer forgé, exécutées par le ferronnier Abel Largot, dans l'esprit de simplicité que la commission diocésaine d'art sacré avait exigé. Le mois de juillet voyait revenir chaque année les camps ou colonies de vacances pour les garçons, les fillettes et les adolescentes ; ils étaient confiés à une religieuse et aux deux vicaires. Début septembre, Mgr Joseph Robert, vicaire général, qui était logé boulevard Gambetta, dans l'une des deux " vicairies " et qui participait ici à de nombreux offices, notamment en célébrant la messe de semaine de 7h.30, quittait la paroisse, étant nommé curé-doyen de Vaison-la-Romaine.

Le 8 décembre, le cardinal Paul Richaud (archevêque de Bordeaux, mort en 1968) étant venu célébrer à la métropole la grand'messe, le Père Firmin y servit encore comme sous-diacre.
En 1960, se déroulèrent aussi de belles cérémonies liturgiques : le 27 mars, Mgr Marc Lallier, archevêque de Marseille (depuis 1956 ; nommé archevêque de Besançon en 1966), vint consacrer solennellement l'église du Sacré-Cœur, et le 12 juin, le chanoine Maurice Rigaud, enfant de Saint-Ruf, archiprêtre de Saint-Siffrein, célébra ici son jubilé d'argent. Pour les deux cérémonies, le Père Firmin assistait le célébrant comme diacre, répétant la même fonction que vingt-cinq ans plus tôt lors de l'ordination de celui-ci (Mgr Rigaud, évêque de Pamiers en 1962, puis archevêque d'Auch en 1968, fit autorité en matière de musique sacrée).
Mais après un pèlerinage à la Sainte-Baume dont le retour fut retardé par la recherche de deux paroissiennes égarées dans la montagne, le 26 juin, puis sa participation liturgique à Ansouis au 6ème centenaire de la mort de la bienheureuse Delphine de Sabran, le 25 septembre, le Père Firmin procédait en octobre, devant une quarantaine de militants, au bilan de l'enquête de sociologie religieuse qui avait occupé l'année. Mgr Amourier, vicaire général, en avait présenté auparavant les résultats plus généraux.

 

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