n° 214 Printemps 2001

 

L'Edito par Lucien AURARD
Il fait un temps splendide. C'est le début du printemps. Les géraniums ne sont pas encore revenus sur les balcons, mais, cet après-midi, les fenêtres sont ouvertes. Des mots d'enfants qui s'amusent dehors entrent en souriant dans les maisons. Du coup la lumière est plus délicate encore et naturellement, presque à l'improviste, s'installe doucement une atmosphère de paix. C'est peut-être cela le temps pascal. Le temps du "passage " de la mort à la résurrection.

Notre monde est dur. Nous sommes en permanence confrontés à l'épreuve, à la maladie, à la souffrance et à la mort d'amis et de proches. Parfois nous aimerions crier notre souffrance et appeler au secours tellement nous sommes dans la nuit.




Notre monde est violent. Sans cesse l'actualité nous met face à des événements dramatiques où l'homme est bafoué, martyrisé. Des idéologies perverses ne cessent de s'acharner sur le pauvre, l'innocent, le faible sans défense. Aujourd'hui c'est l'Afghanistan qui tient la une de l'horreur. A moins que ce ne soit la guerre ethnique à Bornéo ou à nouveau l'affrontement entre serbes et albanais. Faut-il parler des enfants maltraités, de la spirale infernale de la drogue ou encore de la prostitution venue de l'Est ?

Nous sommes de ce monde. C'est notre monde. Nous y vivons chacun notre vie d'homme et de femme. Nous connaissons le péché, les blessures, les épreuves, la traversée de la nuit. Mais ce n'est pas le mal et la mort qui diront notre histoire, nous sommes pour Dieu. Nous le croyons. C'est le cœur de la foi chrétienne. C'est exactement cela que nous célébrons à Pâques. Le Christ nous entraîne tous dans sa résurrection. " N'ayez pas peur ". L'Evangile nous invite à nous mettre debout. C'est cela la résurrection. Vivre debout. Témoigner, en Eglise, avec tout le peuple des croyants, de la grandeur de tout homme. Jusqu'au soir de notre vie ne fermons pas notre cœur. Vivons jusqu'au bout dans un double mouvement de confiance et de gratuité. Il suffit de lever les yeux et regarder un petit coin de ciel bleu et plus rien ne peut arrêter la lumière.                                                                

C'est le temps pascal ! Le temps du " passage " de la mort à la vie. Ecoutez les mots d'enfants qui entrent souriants par les fenêtres ouvertes. Il fait si beau.

 

Le Denier de I'Eglise... devoir de tout catholique !

A la base du traitement des prêtres, le Denier de l'Eglise est une contribution capitale à la vie de notre Église. C'est pourquoi nous vous (re)lançons cet appel pour l'année 2001.

Nous vous rappelons que ce don bénéficie d'une réduction d'impôt sur le revenu dont le taux est de 50% (dans la limite de 6% du revenu) sous condition de joindre à votre déclaration le reçu fiscal établi par l'Archevêché,

Vous trouverez dans ce numéro de l'Estello le dépliant présentant le Denier de l'Eglise. L'enveloppe ci-jointe est à retourner à la Paroisse Saint-Ruf, 27, Boulevard Gambetta, ou à déposer dans la corbeille de la quête. Nous vous en remercions.

Pour une Eglise vivante le don de chacun est vital.

 

Un article : Enfants et cathéchistes de St-Ruf nous disent ce que signifie pour eux la fête de Pâques. Ecoutons-les ! par Paroles d'enfants, Paroles de catéchistes

 

I

Tous les enfants nous ont confié que Pâques était pour eux à la fois une fête chrétienne et une fête de famille.

"Jésus nous aime très fort et Il n'est pas resté dans la mort" (Bélinda, 10 ans)

"La Résurrection, ça représente quelqu'un qui est mort mais vivant dans le Ciel et qui nous aide toujours dans les étapes difficiles que l'on vit, comme Jésus"

"C'est la Fête de Jésus Vivant pour toujours" (Brian, 10 ans)

"La grotte a une forme d'reuf. La pierre devait être légère pour que Jésus puisse la pousser" (Tom,8 ans)"

La Résurrection nous entraîne dans la mort puis dans une vie nouvelle, différente" (Gwendoline, 10 ans)

"La Résurrection ? ...c'est très bien que Jésus revienne dans le Ciel" (Marion, 10 ans)

"Pâques, c'est rendre grâce, c'est faire mémoire du dernier repas de Jésus" (Sophie, 10 ans)

"Pâques, c'est les vacances, c'est marrant parce qu'on cherche les oeufs. On partage les oeufs avec les autres"

"Jésus continue de nous sauver aujourd'hui; Il nous rend libres"

"Jésus offre complètement Sa Vie à tous les hommes"

"C'est le temps de la renaissance, Christ est vivant"

"Pour moi Pâques est une fête catholique et c'est aussi des oeufs qui tombent du ciel. Mais, en fait, c'est une belle fête !" (Charlène)

"Seigneur Jésus, Tu es partout, Tu es ici, pourquoi Te chercher ailleurs ? Tu es en moi, Tu vis en moi, Tu veux nous rendre heureux. Ton Amour est plus fort que la mort et Tu offres Ta Vie pour tous les hommes. Seigneur Jésus, Tu es Vivant. Viens habiter nos creurs !"

"Jésus, Tu as un amour profond dans nos creurs" (Thomas. 10 ans)

 

 

 

II

sur le mystère pascal...

"Si Jésus u'était pas mort et ressuscité nous n'aurions pas eu cette Fête" (Henriette, 9 ans)...

Serions-nous ici à marcher ensemble sur la route du Seigneur ?.. Saurions-nous combien est Grande la Miséricorde de Dieu, combien Il aime chacun d'entre nous ? Connaîtrions-nous qu'il existe un chemin de Vie Eternelle ?.. Mais quelle chance avons-nous ! Jésus est venu, Il est mort et Il est ressuscité. Par amour; Il a souffert et Il est mort... pour nous donner Sa Vie.

"II fallait choisir entre deux chemins. Jésus a pris celui de la souffrance. Pour Dieu, c'était le bon" (Romy).

Au désert Jésus a été tenté. Le démon lui proposait un chemin de facilité. Jésus lui a opposé celui de la Parole de Dieu. Suivre Ta parole, Seigneur, n'est pas un chemin de facilité. Il a conduit Jésus à la souffrance et à la mort. Echecs diraient certains ? C'était Victoire pour Dieu car c'est le chemin de l'amour.

"Jésus est passé de la mort à la vie éternelle. Jésus est sorti victorieux du tombeau, Il a réussi Sa mission" (Marie).

Chrétiens, nous croyons que Jésus, passé par la mort, est vivant pour toujours. Chaque Pâques, chaque Eucharistie, nous font revivre ce mystère de vie éternelle où Dieu nous invite.

Merci Seigneur de nous donner Ta Vie.

 

BROCANTE 2001


C'est la traditionnelle brocante de St-Ruf St-Joseph

Nous vous attendons

les 16 et 17 juin

au Centre Paroissial


Ambiance chaleureuse et conviviale comme à l'accoutumé.


Cette année, nous faisons auprès de vous un appel plus pressant et une fois de plus nous comptons sur votre générosité. En effet, l'entretien de notre église, construite en 1912, est entièrement à notre charge et nous craignons que la facture de la réparation de la toiture soit très lourde !! Nous avons donc besoin de beaucoup d'objets, meubles petits et grands, vaisselle, livres, etc... Aussi si vous connaissez dans votre entourage des personnes qui souhaitent, par exemple, modifier leur mobilier ou leur installation de cuisine, n'hésitez pas à leur donner notre adresse.

Les dons sont réceptionnés, dès maintenant, à l'accueil du lundi au vendredi de 15 h. à 17 h. 27, boulevard Gambetta.
Inutile d'attendre la dernière semaine. Nous vous remercions à l'avance et vous disons à bientôt.

 

Un autre article : Aux âmes, citoyens ! (Libre Propos) par Anne Camboulives

I

Même si nous ne comprenons pas toujours les positions de notre Saint-Père, le Pape, ni la rigueur de notre mère l'Eglise, même si parfois nous souffrons, et nous révoltons, parce que nous ne nous sentons pas pris en compte dans notre détresse quotidienne par cette grande dame qui paraît si lointaine, tellement occupée à défendre de grandes et nobles valeurs qu'elle en oublie de manifester cette tendresse qui réchauffe et encourage les coeurs, même si donc il est difficile ce chemin que nous montre le Christ à travers elle, eh bien de plus en plus nombreux sont ceux qui le prennent. Après de grands détours parfois, car les brebis s'égarent facilement, les blessures ne cicatrisent pas si vite, et la démission est bien tentante...

II

Heureusement, il y a les bergers, tout près de nous, qui veillent au grain ; ces ambassadeurs, nos prêtres, et tous ceux qui se sont engagés, religieuses, diacres, ou laïcs si dévoués et fraternels, cathéchistes ou visiteurs qui sur le terrain la voient bien cette misère ; souvent -mais pas forcément- matérielle, presque toujours morale : les riches aussi, pleurent. Les riches aussi ont besoin d'amour. Les malheurs, la maladie, les accidents, les conflits, les séparations, la dépression, le suicide, le chômage, la différence, la dépendance (de la drogue à l'alcool en passant par la télé ou le tabac), ça n'arrive pas qu'aux autres. Tout le monde est concerné. Tout le monde a besoin de lumière. De chaleur, de compréhension, de compassion.

III

Ailleurs, je ne sais pas ce qui se fait. Moi j'ai un peu l'esprit de clocher, et je regarde dans ma paroisse. De là à conclure que je
prêche pour elle... Et pourquoi pas, hein ? En tout cas je suis fière d'en faire partie. Parce qu'ici il se passe plein de choses, il existe une quantité d'actions, discrètes mais efficaces. On y tricote un merveilleux tissu coloré de toutes les tendances, de tous les âges, de toutes les expériences, de tous les horizons ; on se rencontre, on se tend la main, on se sourit, on s'inquiète affectueusement pour ceux qui ne sont pas là : vont-ils bien ? Quelquefois ils sont simplement partis un peu, se reposer. C'est important de se retirer à certains moments, loin du monde, loin du bruit, pour entendre mieux cette petite voix intérieure qui nous guide, écho de cette Voix puissante -pressante ?- qui appelle chacun d'entre nous.

IV

Bref, c'est une vraie communauté, où chacun peut prendre des responsabilités s'il le souhaite, où chacun est accueilli dans ses initiatives, ses questionnements, ses doutes. Quelle magnifique occasion, rendons-lui cet hommage, nous offre en ce moment l'Eglise, justement, de faire entendre notre voix en préparant l'assemblée diocésaine de novembre 2001 : on se réunit, on fait le point, on exprime, on témoigne, on échange, on se confronte, on s'oppose parfois, on s'écoute, on prend note, on prie pour être entendus. Quelle ébullition, quel engagement ! Ça bouge, ça avance ! Et on prend conscience. Nous sommes tous différents ? Certes, et tant mieux !

V

Pourtant, que ce soit dans la solitude ou solidairement, avec fougue ou dans la sérénité, on se sent de la même famille -en quête- et d'un seul geste on le fait, et d'une seule voix on le dit, ce oui : nous, on vote chrétien !

 

En parcourant nos quartiers et nos rues - 6 par Michel HAYEZ

Les Architectes

Paradoxalement, ce ne sont pas les noms d'architectes médiévaux -et bien leur en prit comme on le verra à propos de Jean de Louvres-, que retinrent nos édiles le 6 février 1961 lorsqu'ils "baptisèrent" trois voies parallèles dans ce que l'on appelait le lotissement LOFOPA, à l'angle du boulevard Gambetta et de l'avenue Monclar :

 

I

François de Royers de la Valfenière (1575-1667) est considéré comme l'introducteur du baroque en Provence, où il fut très actif vers 1630-1660. L'on ne peut citer toutes ses réalisations tant elles sont nombreuses en architecture religieuse comme en architecture civile; les plus familières sont sans doute pour nous les chreurs de la métropole N.-D. des Doms (dont il agrandit l'abside) et de St-Pierre, le noviciat des jésuites (ancien hospîce devenu hôtel St-Louis), la chapelle des jésuites (musée lapidaire) pour la nef et la partie basse de la façade, l'admirable façade de la Visitation, place Pignotte ; comme hôtels ou palais, retenons l'hôtel Fortia de Montréal, rue de la Masse, celui de Sudre, magnifique quoique en mauvais état, à l'extrémité de la rue de la Balance, au coin de la rue Pente-rapide, le palais épiscopal de Carpentras (palais de justice), l'hôtel de Simiane (hôtel de ville) à Valréas, et, immense bâtiment, celui des bénédictines de St-Pierre de Lyon (musée des Beaux-arts, place des Terreaux).

C'est au XVIlIe siècle qu'exerça Jean-Baptiste Franque (1678-1738), le plus célèbre d'une famille qui produisit ainsi qu'il arrive fréquemment, plusieurs hommes de l' art. Jean- Baptiste qui était aussi urbaniste (tracé de la rue du Vieux-Sextier, au flanc de la synagogue, et construction des boucheries), donna sa pleine mesure dans le style classique et le traitement de voûtes surbaissées (stéréotomie ).

Ici encore, il faut se contenter de quelques citations : pour les chapelles, celles du grand séminaire St-Charles (rue du même nom, actuel service départemental d'archéologie), de St-Joseph, gracieuse construction dépendant de l'ancien hôpital Ste-Marthe ; pour les hôtels, ceux de Villeneuve-Martignan (musée Calvet), de Caumont, boulevard Raspail (partie est de l' ancienne faculté des lettres, abritant aujourd'hui la collection Lambert), l'aile orientale de l'aumône générale, rue des Lices, couramment appelée caserne des passagers (en cours de transformation en appartements). A plusieurs de ces réalisations furent associés ses fils François (II, en raison du grand-père, maçon et Jean-Pierre).

Thomas Lainée (1682-1731), d'origine parisienne, dont le bilan est nettement plus bref: l'élégante façade de la Comédie, place Crillon, les dessins de la façade et du plafond de la chapelle des Pénitents noirs.

 

II

Le 29 mars 1966, le conseil municipal complétait ces dénominations sur le quartier de Champfleury, au sud de ce que l'on appelait le palais de la Foire jusqu'à l'emplacement de l' église St-J oseph Travailleur (construite en 1969) de la manière suivante Ge ne retiens ici que les noms d'architectes).

La rue Pierre Poisson pour qui la terminologie médiévale (magister edificiorum) ne permet pas de garantir qu'il avait reçu une formation d'architecte, mais ce fut à coup sûr le compatriote "ariégeois" (avant la lettre) à qui Benoît XII (1334-1342) confia la direction et la comptabilité du chantier. Ainsi fut bâti le "palais vieux" depuis la tour de la Campane et la chapelle où sont conservées les archives départementales, le cloître, l' aile médiane utilisée comme centre de congrès jusqu' à la grosse tour du pape (recevant entre autres la chambre du pontife).

La découverte fortuite en 1964 par un conservateur de la Bibliothèque nationale de la forme vulgaire du nom de Jean de Louvres (-en-Parisis) permit de remplacer le nom de "Loubières" jusqu'alors utilisé et de mieux comprendre l'influence gothique qu'introduisit ici ce maître d'reuvres de Clément VI (1342-1352) dans l' extension du "palais neuf" (grande audience, chapelle clémentine, tour de la garde-robe dans laquelle se trouve la chambre du Cerf).

C'est encore la période pontificale qui fut en même temps honorée avec Bertrand Nogayrol, "directeur des oeuvres" sous Urbain V (1362-1370) et Grégoire XI (1370-1378). Ce méridional avait exécuté le tombeau d'Innocent VI (1362), toujours visible à la chartreuse de Villeneuve, et Urbain V l'appréciait au point de l'emmener en Italie en 1367, le pape devant alors réaménager le Vatican pour s'y installer (brièvement). La notoriété de Bertrand est certes moindre mais l' époque du grand chantier avignonnais était passée...

Enfin, à une avenue donne son nom Etienne Martellange (de son vrai nom Martel, 1568-1641 ), jésuite lyonnais, architecte de son ordre, qui avait fait son noviciat à Avignon et séjourna longtemps à Rome. Il est l'auteur dans notre ville du premier projet (1616-1617) du collège et de la chapelle des jésuites (qui furent poursuivis, on l'a vu, par Royers de la Valfenière). Ses interventions furent multiples; parmi les plus connues, citons le collège de la Flèche (ancien prytanée militaire). Il a aussi laissé un magnifique album de vues notamment d' Avignon, conservé à la Bibliothèque nationale.

 

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