n° 208 Automne 1999

 

L'Edito par Lucien AURARD
 

" Ce n’est pas un cœur qu’il a, c’est un océan ! "

Il y a tellement d’immensité dans cette phrase ! C’est le cachet de la Provence. C’est comme cela que parle un vrai provençal. Il n’exagère pas. Il cueille ses métaphores lorsque chantent les cigales, à l’heure de la pleine lumière.

Le secteur paroissial Saint Ruf – Saint Joseph accueille le père Point. C’est à lui que j’ai emprunté cette expression. Il en a bien d’autres. Toutes aussi savoureuses. Ceux qui ne le connaissent pas pourront faire connaissance avec lui dans ce numéro de l’Estello qui salue aussi le départ du père Arnaud, aujourd’hui installé " princièrement " à Saint Didier, au centre ville d’Avignon.

 

 

Voilà ! tout est reparti ! Plusieurs articles rappellent les activités et les festivités de l’été. Un peu comme on se donne des nouvelles lorsqu’on se retrouve après les vacances. Il y a les bonnes nouvelles du festival et celles des jeunes pèlerins sur les chemins de Saint Jacques. L’été restera pour d’autres le temps des épreuves et c’est avec beaucoup d’affection et d’amitié que nous pensons à l’abbé Durand si proche et si attachant qui est toujours cloué sur son lit d’hôpital. " Notre musique est pour votre joie ! " Cette devise qui termine toutes ses lettres de Musique Sacrée en Avignon traduit bien la place qu’il tient parmi nous.

C’est la rentrée et c’est un temps de grâce. Qu’il fait beau devant, là où la vie appelle !

Chaque homme, chaque jour, a l’occasion de se laisser émouvoir, de s’émerveiller, de se transformer. Nous connaissons, bien sûr, la dureté du monde. Le pari de l’espérance est un pari apparemment impossible. Le monde normalement fonctionne dans une logique de calcul. Regardez ! Hier, c’était le Kosovo. Aujourd’hui, c’est Timor. Un drame aussi terrible, peut-être plus cruel parce que l’Indonésie est un immense pays aux nombreuses ressources et les puissants de ce monde sont experts en calcul. Et pourtant chaque jour, nous choisissons un autre regard sur le monde et sur l’homme. C’est notre combat perpétuel et il faut tenir bon. Il faut se protéger de la petitesse d’esprit, du calcul et de la violence. Il faut chercher la pleine lumière.

Vous verrez : Un jour, ceux qui aiment le chant des cigales, les artisans de paix, ceux qui savent voir Dieu en l’homme diront de vous :

" Ce n’est pas un cœur qu’il a, c’est un océan ! "

 

Un article : Au revoir Père Arnaud ! par M.H.

 

I

C'est en juin 1991 que le Père Eugène Arnaud avait rejoint l'équipe sacerdotale de Saint-Ruf. Mais il n'échappe à personne qu'il avait alors exercé son ministère de la manière la plus féconde en divers lieux du diocèse après avoir été ordonné le 13 mai 1945 par Mgr de Liobet.

Jeune vicaire à Saint Didier, il y rejoignait le chanoine Damien Caire, qui fêtait son jubilé de cinquante ans de prêtrise, puis décéda le 26 avril 1949. Le chanoine Henri Mathieu vînt le remplacer comme curé. La première cure que lui confiait Mgr l'Archevêque fut celle du Thor le le, juin 1951 pour succéder à l'abbé Mazel. Subjugué par la beauté architecturale de son église romane, le Père Arnaud réalisait nombre de photos sur le territoire communal pour les projeter en soirée chez ses paroissiens. En mai, la fête annuelle réunissait beaucoup de fidèles sur la colline de Thouzon, et c'est le 15 août 1960, fête de Notre-Dame du Lac, que choisit le Père Arnaud pour faire ses adieux. Il venait en effet d'être nommé curé doyen de Caderousse. Allaient de pair alors pour lui l'aumônerie de secteur pour la J.A.C. et la J.A.C.F. Nommé à Orange en 1964, il remplissait les fonctions d'auxiliaire à la paroisse de l'ancienne cathédrale Notre-Dame auprès du Père Paul Rieu, curé, et bientôt coadjuteur à la paroisse Saint-Florent dont le chanoine Maurice Brémond était curé. Gageons que l'ordination sacerdotale dans l'ancienne cathédrale, le 3 juillet 1965, de l'abbé Pierre Tressol compte parmi les heures lumineuses de sa vie de prêtre, mais aussi l'ouverture du chantier de la chapelle Notre-Dame de Fourchevieilles (un quartier qui lui avait été confié), dont Mgr Urtasun bénit la première pierre dans l'été 1966.

 

 

II

Un chassé-croisé avec le Père Chastroux nommé à Saint-Florent, l'installe curé de Notre-Dame de Bon repos à Montfavet en 1966. Le Père Arnaud y trouvait un groupe de paroissiens désireux de mettre en valeur leur splendide église construite comme Saint-Didier d'Avignon à l'époque de la résidence des papes et des cardinaux.

Le passage à Pernes-les Fontaines du Père Jean-Marie Pin amenait en 1979 le Père Arnaud au Sacré-Cœur comme curé.

Arrivé à Saint-Ruf (et maintenant Saint-Joseph), le Père Eugène Arnaud, Chanoine titulaire du chapitre métropolitain de Notre-Dame des Doms depuis 1992, était l'aumônier d"'Espérance et vie" (mouvement chrétien des veuves), de la clinique Sainte-Catherine, responsable diocésain de l'Oeuvre du Suffrage, membre du conseil presbytéral diocésain, de l'Association diocésaine (organisme de gestion), de l'association d'accueil aux personnes âgées à la Villa Béthanie. Même s'il est appelé à s'occuper plus particulièrement des malades isolés dans le centre ville, le Père Arnaud conserve certaines de ces fonctions.

En guise de voeux pour son installation à Saint Didier, comment ne pas s'associer à ce qu'il écrivit lui-même dans un bulletin de l'une de ses paroisses : "Combien il est réconfortant pour nous, prêtres, de ne pas se sentir isolés mais de sentir dès le premier contact que nous sommes admis dans les paroisses où le Seigneur nous appelle".

 

 

 

A Champfleury

Rentrée pour les Religieuses Trinitaires

Cette année encore les élèves de Champfleury et les paroissiens de Saint-Ruf vont découvrir de nouveaux visages parmi les religieuses.

"Notre communauté est toujours là, mais se renouvelle chaque année. Beaucoup de va-et-vient suivant les besoins de notre congrégation. Nous ne savons jamais ce que sera demain, comme vous tous d'ailleurs. Nous faisons confiance à la Providence. Nos origines différentes sont des richesses. Cette année encore nous aurons deux religieuses malgaches et une coréenne. Les vocations en Chine, au Cameroun, au Gabon commencent à arriver. Préparons-nous à de nouveaux visages.

Dieu Trinité appelle... La force de son Esprit nous entraîne à la suite de Jésus-Christ qui nous le révèle.

Pour nous qui avons comme première mission "La Prière", nous vivons comme une grâce notre collaboration avec nos prêtres, notre paroisse que nous aimons".

Vos soeurs Trinitaires

Un article : Accueil du Père Point. par Margot GEPT
 

I

Le Père Point a quitté l'intra-muros et Saint-Symphorien pour rejoindre l'équipe sacerdotale de Saint-Ruf. Le Père Arnaud a fait le chemin inverse et retourne au centre ville où il a fait ses débuts.

Arrivée, départ, ainsi va la vie.

Après avoir eu la responsabilité d'une paroisse pendant 50 ans, le Père Point est donc avec nous en tant que prêtre auxiliaire auprès de notre curé Lucien Aurard et de notre vicaire Hervé d'Anselme. L'amitié qui unit Fernand Point et Lucien Aurard depuis l'époque où ce dernier, jeune prêtre, avait été nommé vicaire à Valréas à ses côtés, devrait faciliter ce changement de situation. En effet le curé Fernand Point ne devient-il pas auxiliaire de son ancien vicaire, comme il se plaît à le dire ? Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le Père Point, approchons-nous de cet homme tout de bonhomie et de simplicité.

Fernand Point est né à Althen-les-Paluds le 1er janvier 1923 dans une famille d'agriculteurs. Il est le dernier de 5 enfants et le seul garçon, les deux aînées étant issues d'un premier mariage. De cette famille unie, Fernand garde le souvenir d'une enfance heureuse. Aujourd'hui, restent une soeur, un beau-frère et 4 neveux et nièces.

Après une première scolarité à Althen-les-Paluds, Fernand entre au petit séminaire d'Avignon en octobre 1934, où il est le plus jeune ; il n'a que 11 ans. Puis c'est tout naturellement le grand séminaire jusqu'en octobre 1940. Enrôlé dans les chantiers de jeunesse, il participe à la résistance dans le Vercors.

 

II

C'est en 1948, le 29 juin, jour de la fête de Saint Pierre et Saint Paul, à l'âge de 25 ans, qu'il est ordonné prêtre par Mgr de Liobet. Sa première paroisse est Valréas où il restera vicaire jusqu'en 1954. Mais son zèle de jeune prêtre et la fatigue qui s'en suivit le contraint à se reposer. Il est alors envoyé à Loriol-du Comtat, une paroisse moins importante où pendant 6 ans il oeuvre auprès des paroissiens et des jeunes de la J.A.C.

De retour à Valréas de 1960 à 1964 en tant que curé auxiliaire, il est nommé curé doyen en 1964 par Mgr Urtassum et c'est en 1969 que le jeune Lucien Aurard devient son vicaire. En 1983, Mgr Bouchex lui demande s'il accepterait la charge de la paroisse avignonnaise de Saint-Symphorien et c'est ainsi qu'il en sera le curé jusqu'à nos jours.

Le 1er juin 2000, le Père Point aura 77 ans. Alors qu'il aurait pu aspirer à une retraite bien méritée, il a choisi de continuer son apostolat auprès de nous.

Sachons profiter de sa longue expérience. Les générations les plus anciennes n'ont-elles pas aussi beaucoup à dire, à transmettre, à partager avec les plus jeunes ?

"Je ferai tout ce que je pourrai" Ainsi le Père Point conclut-il le petit entretien que j'ai eu avec lui, à la veille de son arrivée dans notre paroisse.

 

Le Denier de I'Eglise, devoir de tout catholique

A la base du traitement des prêtres, le Denier de l'Eglise est une contribution capitale à la vie de notre Église. C'est pourquoi nous lançons un appel auprès de ceux et celles qui ne l'auraient pas encore versée pour l'année 1999.

Nous vous rappelons que ce don bénéficie d'une réduction d'impôt sur le revenu dont le taux est de 50% (dans la limite de 6% du revenu) sous condition de joindre à votre déclaration le reçu fiscal établi par l'Archevêché,

Vous trouverez dans ce numéro de l'Estello le dépliant présentant le Denier de l'Eglise. L'enveloppe ci-jointe est à retourner à la Paroisse Saint-Ruf, 27, Boulevard Gambetta, ou à déposer dans la corbeille de la quête. Nous vous en remercions.

Pour une Eglise vivante le don de chacun est vital.

 

Retour à la rubrique "anciens numéros"