Un article : Des
histoires... qui font notre histoire par Hervé
d'ANSELME et... Depuis lannée de
sa création (1912), vous pouvez imaginer quil sen est passé des
« histoires », dans notre paroisse ! Je suis allé à la recherche de
quelques-unes unes dentre elles et si ma pèche na pas été miraculeuse, les
anecdotes qui suivent sont comme autant de grains semés en terre qui rejaillissent
aujourd'hui en arbre de vie.
Cest bien souvent à linsu de
« leurs » auteurs que ces faits de vie ont été relevés par lun ou
lautre. Aussi, des années plus tard, « ils » sont toujours là,
présents et vivants dans nos mémoires. Cest grâce à eux aussi que sécrit
la vie de notre paroisse
alors nhésitez pas, semez et plantez, sans compter,
aujourd'hui, dautres sauront, plus tard en faire de jolis bouquets ! |
I
En 1951, dans les classes de l'école primaire des filles de
la paroisse Saint-Ruf, circulaient des photos provoquant le sourire des élèves. La
directrice de la clinique du Dr Godlewski, Mme Lemore, Mlle Marie-Yolande Pitras et un
abbé en soutane (bel équipage sur une barque à fond plat), naviguaient sur les
boulevards Sixte-Isnard, Gambetta et l'avenue de la Violette. Des photos témoignent
encore aujourd'hui des inondations de 1951.
P. Robert Chave |
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II
Louis Marcellin
un merveilleux sacristain qui logeait
au sud du chevet de l'église Saint-Ruf. Toujours présent : à mon baptême,
le 16 août 1924, à ma confirmation en 1935 et pendant mon ministère de vicaire à
Saint-Ruf J'aimais rappeler cela aux familles qui présentaient leur enfant au baptême.
P. Robert Chave |
III
Le 13 juin 1948
Le presbytère ayant été détruit lors des bombardements, une
nouvelle maison fut construite en face de léglise.
Larchevêque, Monseigneur de Liobet, veint la bénir le 13 juin 1948.
Jai assisté à la cérémonie. À mon retour je raconte à maman : « on était
dans le jardin de Monsieur le curé... il y avait la bétonneuse... » «
Quel est ce nouvel abbé ? » me demande maman !!!
Yolande Pitras |
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IV
Lorsque les laïcs ont pu distribuer la communion, voici quelles
remarques on entendait
- "merci monsieur"
- une dame me rapporte une hostie : "monsieur, vous m'en avez donné deux !
"
- une autre dame s'aperçoit qu'il manque un petit morceau à son hostie
"monsieur, j'en veux une entière"
- je donne à un paroissien un morceau de la grande hostie "ah non
monsieur, j'en veux une vraie !
Gaby Bernard |
V
Une " histoire " de l'hiver 1990
Lundi : Sortie de messe du matin 9h30. Mme X :
« Père, ma voisine "sentait le froid" ». Ils ne peuvent plus payer le
mazoute » l0h : téléphone au distributeur "Veuillez livrer du mazout
à telle adresse, remplissez la citerne. Envoyez-nous la facture" 14h. C'est
fait.
Mardi : Facture réglée.
Mercredi : par hasard, conversation avec un responsable du
Secours Catholique - "Donnez-moi la facture"
Jeudi : Nous sommes remboursés.
Dimanche : 8h45 : Un fidèle paroissien, bien en avance. Je
m'approche pour le saluer. De sa poche, il extrait un petit paquet - comme un tube
pharmaceutique... plié dans du papier journal... "Pour le Secours Catholique "
me dit-il. Ce sont des pièces d'or. A très peu près, l'équivalent de la facture.
J'apprends, quelques jours après, que le "donateur" est fâché
depuis longtemps avec ces "très proches" que sans qu'il le sache il va chauffer
tout l'hiver... !
Réseau souterrain de l'humour-amour de Dieu. Tandis que le diable se mord les
doigts, Notre Père sourit doucement dans sa barbe. La barbe est fausse bien sûr, mais
l'histoire rigoureusement vraie.
"Tu es bon Seigneur, Tu es joie... éternellement
Frère André Raymond |
VI (début)
C'était il y a bien
longtemps de cela, avant la guerre de 39-45, bien sur, pas celle de 14-18. Le curé de
la paroisse était le chanoine CABROL. Nous étions nombreux à la chorale. Nous
chantions dans le choeur, derrière le grand autel qui séparait, outre les 3 marches, le
choeur de la nef. En entrant à l'église on "payait" la chaise et au cours de
la messe une quête ordinaire, une autre de temps en temps et a chaque messe quête pour
les âmes du purgatoire. Celle-ci était faite par Louis le frère de la chaisière. Louis
était un tout petit bonhomme, sec comme un coup de trique. II remuait le tronc en fer en
disant "Requiescat in patché" (qu'il repose en paix) Un farceur à chaque fois
lui disait : Louis si tu me dis encore "Resquille quand je passe" je te donne
une autre pièce.
Puis , ce fut le chanoine FIRMIN qui le remplaça. Ce jour là, je
languissais la fin de la messe car je désirais présenter au curé Geneviève, ma
fiancée. J'étais à la fois joyeux et ému. Quelle douche ! Pas un mot d'accueil, pas un
sourire, une simple question : Elle est de quelle paroisse ? - Du SacréCoeur -Tu n'as pas
été capable d'en prendre une dans ta paroisse ?
Brave Père FIRMIN ! Comment auriez vous pu penser à tout le travail que vous
alliez faire avec Geneviève?
Ce jour-là, nous entrions à la sacristie et tout en ôtant les vêtements le
curé me dit (c'était après Vatican II) - Tu vois Gaby, j'ai dit la messe en français :
eh bien, je n'ai pas l'impression d'avoir célébré la messe... Puis avec un gros soupir
- Mais si c'est pour le bien du monde, je n'ai rien à dire. "Chapeau Monsieur le
Curé"
Nous étions un certain nombre de maris, pas trop "machos". Notre
désir : que nos femmes puissent faire une lecture pendant la messe. Le curé, le moins
qu'on puisse dire, n'était pas enthousiaste. Petit à petit l'idée a fait son chemin...:
Une femme peut lire, mais à condition qu'elle soit devant la grille séparant le choeur
de la nef.
La seule allusion à la différence entre loi et esprit. Pour un prêtre âgé,
moi je trouve le brave curé génial !
C'est le Carême. Dans la chaire, un Père dominicain était plein de son sujet.
Le thème, pas étonnant à l'époque était : les sacrifices.
-Vous messieurs, laissez les cigarettes dans votre bureau. Pourquoi pas ? -
Vous, gens mariés, privez-vous un peu des plaisirs légitimes. Le voilà qui se prend
pour notre père spirituel
-Enfin, mesdames, laissez vos produits de beauté dans vos sacs. Là alors j'ai
explosé : En voilà un qui n'a jamais lu l'Evangile . J'étais furieux, car pour la 1ère
fois mes beaux-parents étaient là et mon futur beau-père n'admettait pas que ses filles
se fardent.
C'est le Père VAILLIER qui a remplacé le Père FIRMIN
Avec lui, la page va rester blanche. Je n'étais pas un mauvais paroissien mais
bien un paroissien fantôme. J'étais totalement "absorbé " par le collège des
Jésuites. |
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VI (fin)
Vient alors le long "règne" du Père RAYMOND. Il
a structuré la messe de 8h30 chaque matin et l'Office du samedi à 8h20.Le nombre des
assistants a vite monté et atteint puis dépassé les 20 participants. Le nombre encore
restreint permettait un échange après l'Evangile. II y en eut de très savoureux qui
nous font encore sourire
Jésus disait à ses disciples : ne vous préoccupez pas de ce qui peut vous
arriver. Pas un cheveu de votre tête ne tombe sans que votre Père des Cieux ne le sache.
Se tournant vers moi avec un sourire, le Père Raymond dit "Gaby et moi, nous lui
donnons de moins en moins de travail"
Et voilà maintenant le Père Lucien AURARD
Dans le psaume 89 il est dit : Le temps d'un soupir, nous avons achevé nos
années : 70 est parfois la durée de notre vie. 80 si elle est vigoureuse. Lucien me dit
"En voilà un qui resquille"
Je suis furieux, car je l'ai eu comme élève en math et il ne sait même plus
compter ! En fait nous étions 9 à avoir plus de 80 ans !
II y eut à Saint-Ruf, un temps de restrictions intenses. Les hosties
distribuées étaient partagées.
Un jour, une amie distribuant la communion m'a donné un si petit morceau
d'hostie que je n'ai pu m'empêcher de lui dire "tu n'en as pas un plus petit ?"
Le lendemain, Lucien distribuant la communion me dit : Tiens, je t'en donne deux !
Quant à Hervé, il y aurait beaucoup trop a dire. Un jour rentrant dans
la chapelle de Saint-Joseph, je n'ai pas accepté qu'il s'efface devant moi "Non mon
Père, honneur aux prêtres, moi je suis d'avant Vatican II".
Le petit mot après l'Evangile commence par ces mots : Dans l'église, il ne
faut pas rester en arrière comme ce monsieur qui a exige que moi, prêtre, je passe avant
lui. J'étais stupéfait "Comment, il a pris mes paroles au sérieux ?" Mais au
moment de la communion il a dit : "Vatican II a permis que des laïques
distribuent la communion, aussi, je vais demander à Gaby de venir m'aider, lui qui est
passé allègrement d'avant le Concile de Trente après celui de Vatican II".
Depuis, je me méfie de ce que je dis dans la voiture qui nous emmène à
Saint-Joseph : "Gaby n'ayant rien dit, discutez entre vous
".
Gaby Bernard |