Quelque part, très loin, dans un pays très chaud. Un vendeur d'eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, part vers la ville distribuer l'eau à ses clients. Une des cruches, fissurée, perd de l'eau ; l'autre toute neuve rapporte plus d'argent. La pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide, un matin, de se confier à son maître. " Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l'argent à cause de moi, car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses. " Le lendemain, en route vers la rivière, notre maître interpelle la cruche fissurée et lui dit : " Regarde au bord de la route _ C 'est joli, c'est plein de fleurs, répond la cruche. _ C'est grâce à toi, réplique le maître. C'est toi qui, chaque matin, arroses le bas-côté de la route ! Le " hasard " divin a laissé des graines se répandre tout le long de la route, et toi, sans le savoir et sans le vouloir, tu les arroses chaque jour " Ne l'oublions jamais : nous sommes tous un peu fissurés. Mais Dieu, si nous le lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses. Ce sont nos actes que le Seigneur demande. Sainte Thérèse d'Avila